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Libération

Manifs : Collomb veut anticiper les débordements

publié le 8 juin 2018 à 19h46

Après un an d'une mobilisation «exceptionnelle» des forces de maintien de l'ordre, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a fait un point d'étape vendredi lors d'une visite d'un centre d'entraînement en Dordogne. Loin de remettre en cause l'action des forces mobiles, le ministre a salué leur «professionnalisme à toute épreuve», permettant «que la France demeure cet Etat de droit». Si «certains, dans le débat public, tentent d'assimiler la gendarmerie et la police à la répression, c'est l'inverse qui est vrai», a affirmé Collomb. Avant d'insister sur la nécessité d'améliorer le traitement judiciaire des actes commis lors des manifestations.

Une façon de déminer : à la suite d'affrontements en marge du cortège parisien du 1er mai, 283 interpellations ont été effectuées, pour une réponse pénale très faible à l'arrivée. «A ma connaissance, aucune des personnes du Black Bloc n'a été interpellée, expliquait un militant à Libération. C'est ceux qui étaient à l'arrière et qui se sont écartés des affrontements qui se sont retrouvés en garde à vue.»

Un groupe de travail va être chargé avec le ministre de la Justice de se pencher sur cette problématique d’ici à l’été. Collomb veut aussi un meilleur traitement de l’avant-manifestation. Par le travail des services de renseignement, mais aussi grâce aux «infractions obstacles», destinées à prévenir d’autres délits tels que les violences ou dégradations. En complément de l’infraction de «participation à un groupement», très utilisée récemment, celle d’«association de malfaiteurs» pourrait être mise en œuvre.

Autant de dispositions juridiques critiquées par les associations de défense des libertés publiques pour leur dimension prédictive.