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Les nouveaux blindés de l'armée de terre roulent à Eurosatory

En ouverture du salon de l'armement, la ministre des Armées, Florence Parly, a rappelé ses priorités : innovation et coopérations européennes.
La ministre des Armées, Florence Parly, le 27 avril. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 11 juin 2018 à 18h37

Serval était un renard du désert, puis le nom de la guerre de reconquête du Nord Mali par la France en 2013. Il sera désormais celui d'un véhicule «blindé multirôle». La ministre des Armées l'a annoncé lundi matin en ouverture du salon d'armement Eurosatory, au parc des expositions de Villepinte. Produit par l'industriel Nexter, ce blindé s'inscrit dans le programme «Scorpion», un lourd projet de mise en réseaux des véhicules pour permettre un mode de combat «collaboratif». Ce bestiaire ultra-connecté comprend également les «Griffon» (transport et combat) et les «Jaguar», un char léger présenté pour la première fois au public à Eurosatory.

Pour Florence Parly, le salon est l'occasion de faire l'éloge de sa loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2019-2025, votée à l'Assemblée nationale et au Sénat, et désormais entre les mains de la Commission mixte paritaire. «Grâce à la LPM, ce sont 150 blindés véhicules blindés multirôles lourds, les Griffon, supplémentaires», a vanté la ministre. Ainsi que 52 «Jaguar», 420 «Serval»… Sans oublier les petits équipements : gilets par balles, casques, treillis ignifugés, qui prennent moins de place sur les stands mais restent cruciaux au quotidien.

«Aucun panache»

La ministre des Armées a aussi rappelé son attachement à deux principes pour les programmes d'armement : l'innovation et les coopérations. Afin d'accroître la réactivité, «dans un monde où les technologies changent en quelques mois», Florence Parly entend réformer prochainement la Direction générale de l'armement. Les industriels français de la défense sont quant à eux priés de se tourner vers leurs homologues européens. «Je ne vois aucun panache à tenter de survivre seul, quand nous pouvons réussir ensemble», a-t-elle lancé, citant l'exemple de Nexter et de l'allemand KMW.

Les deux entreprises sont réunies depuis 2015 dans le même groupe, KNDS, qui a présenté lundi un nouveau char d'assaut, pour l'heure baptisé de l'acronyme EMBT (Euro Main Battle Tank). D'autres projets en coopération sont plus chaotiques. Selon la Tribune, Berlin pourrait prochainement se retirer d'un programme de missile air-sol destiné aux hélicoptères Tigre. Et la France et l'Allemagne ne sont pas sur la même ligne à propos des exportations, Paris se montrant moins scrupuleux à vendre des armes à l'étranger. En juillet 2017, le cabinet spécialisé IHS Markit plaçait la France sur la troisième marche du podium des exportateurs d'armement, derrière les Etats-Unis et la Russie.