Au risque d’en choquer certains, il nous est souvent arrivé de soigner un enfant à l’homéopathie… et de le guérir. Et si nous n’avions pas eu recours à ces granules d’un coût modique, sans doute nous serions-nous rabattus sur des médicaments allopathiques bien plus chers et susceptibles de provoquer une intolérance ou une dépendance. Peut-être avions-nous tellement envie que ce médicament homéopathique marche que l’enfant en question l’a senti et s’est cru obligé de guérir illico, c’est une option. Au pire, cela n’a fait de mal à personne et n’a alourdi que marginalement le déficit de la Sécu. L’honnêteté nous pousse à préciser que les granules étaient parfois inefficaces (peut-être étions-nous trop stressés pour transmettre les bonnes ondes à l’enfant). Le médecin prescripteur, un vrai médecin diplômé, passait alors aux médicaments allopathiques et nous allions les acheter avec enthousiasme. Car nous n’avons rien contre les médicaments allopathiques, au contraire. Les progrès accomplis par la médecine sont un des bienfaits du monde moderne. Ils permettent, entre autres, de faire des enfants quand la mécanique est cassée (ou pas), de stopper la plus violente des crises de migraine et de rallonger considérablement l’espérance de vie d’une personne en insuffisance cardiaque ou rénale. Alors… si les médicaments homéopathiques ont un coût marginal, s’ils marchent ne serait-ce qu’une fois sur dix et même 100 ou 1 000, s’ils sont conseillés par des médecins n’hésitant pas à prescrire de l’allopathie, pourquoi tant de haine ? Sans doute sont-ils des boucs émissaires faciles dans une société prompte à créer des chapelles et antagoniser les sujets. S’il ne tenait qu’à nous, on glisserait quelques granules de gelsemium et ignatia (contre le stress) sous la langue des principaux dirigeants de la planète. Par les temps qui courent, ça ne peut pas faire de mal…
Éditorial
Chapelles
publié le 15 juin 2018 à 20h26
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