Comme prévu, et annoncé par Libération en début de semaine, les collectivités parisiennes réunies dans le syndicat mixte Autolib Vélib Métropole ont rendu publique leur intention de mettre fin, avec cinq ans d'avance, au contrat qui les lie au groupe Bolloré sur le système d'autopartage. Une décision motivée par la croissance des pertes annoncées depuis trois ans par l'industriel (233 millions d'euros) et son refus des conclusions d'une médiation. Autre facteur qui a joué : la démonstration faite à la maire de Paris par un groupe de constructeurs automobile et de loueurs, qu'un service d'autopartage en free-floatting (sans stations) pouvait exister en région parisienne sans coûter d'argent public.
Dans un communiqué publié très vite après l'annonce, le groupe Bolloré reconnaît d'abord que la résiliation «est contractuellement ouverte au syndicat». Mais il recense dans la foulée ce qu'elle va lui coûter : «Le paiement des pertes supportées par le concessionnaire au-delà d'une somme forfaitaire de 60 millions d'euros soit, à fin 2017, 150 millions d'euros; le transfert de l'ensemble du personnel de la société Autolib; la reprise à la valeur nette comptable des biens du service; le versement d'indemnités sur les contrats en cour et la prise en compte des dédommagements commerciaux envers les usagers».
Voilà pour la petite note. Arrive ensuite le plaidoyer: «Les dirigeants du syndicat mixte ont été régulièrement informés de la dégradation financière d'Autolib' résultant notamment de la concurrence des VTC et du déploiement de stations trop ambitieux imposé par le syndicat.» L'industriel affirme qu'il avait «proposé au cours des derniers mois des solutions financières et opérationnelles infiniment moins coûteuses et sans interruption du service».