On ne sait pas, en fait, si c'est une bonne nouvelle ou non. «Nous constatons une sensibilité toujours très forte sur toute situation qui touche à la laïcité et aux faits religieux», remarque l'Observatoire de la laïcité, présidée par Jean-Louis Bianco, dans son volumineux cinquième rapport annuel. Il sera présenté ce vendredi matin au Premier ministre, Edouard Philippe, après l'avoir été présenté au président de la République à la mi-mai.
En tant que telles, les atteintes aux principes de laïcité seraient, selon le rapport, rares et «mieux contenues.» Après la série d'attentats qu'a connue la France, ce sont surtout les polémiques qui ne faiblissent pas, en particulier à propos d'islam. Mais comme le remarque le rapporteur général de l'Observatoire Nicolas Cadène, «il y a souvent une confusion entre ce qui relève proprement de la laïcité et d'autres champs». Et de prendre l'exemple de l'émoi suscité par un reportage télévisé sur un bar PMU à Sevran (Seine-Saint-Denis), suspecté (à tort) d'interdire son entrée aux femmes.
Dans ses préconisations, le rapport met essentiellement l’accent sur la formation, en particulier des enseignants et des aumôniers rétribués par l’Etat. Ainsi, l’Observatoire de la laïcité estime nécessaire que les aumôniers en milieu carcéral disposent d’un véritable statut. Soulevée depuis plusieurs années, cette question est devenue cruciale pour lutter contre la radicalisation en prison.
Parmi les recommandations figure aussi une meilleure transparence des finances des associations cultuelles et particulièrement celles sous statut de 1901 liées à un lieu de culte. Objectif : mieux connaître leurs ressources financières. Tandis que les réflexions sont en cours pour améliorer la structuration de l'islam de France, cette question commence à être soulevée et pourrait être, à terme, très polémique. Un certain nombre de responsables, y compris dans les milieux musulmans, s'interrogent sur les circuits financiers et le recouvrement de la zakât (l'aumône rituelle).