Les contours de la poursuite de la mobilisation ne sont pas encore clairs du côté des syndicats. Une chose est sûre pour le moment : Laurent Brun, le patron de la CGT cheminots a annoncé ce vendredi que son syndicat prolongerait en juillet son appel à la grève, soit au-delà du calendrier initialement prévu pour durer jusqu'au 28 juin. «Pour combien de temps ? On verra. Comment ? On verra. Il n'est pas question de s'arrêter au calendrier, puisque le gouvernement souhaite passer en force», a déclaré le secrétaire général du premier syndicat de la SNCF sur France Info, quelques heures avant une table ronde tripartite entre les syndicats, l'Union des transports publics et ferroviaires (le patronat), et le gouvernement.
Cette sortie solitaire de la CGT, dans un mouvement déjà bien marqué par la cadence de deux jours sur cinq que le syndicat avait imposé, a attiré les critiques de ses partenaires proches. Et écorné un peu plus l'unité syndicale, déjà bien entamée cette semaine par la proposition de la CFDT de suspendre la grève le temps du baccalauréat. «Est-ce qu'en réalité on a encore une intersyndicale si chacun fait ses annonces tout seul ? On va y réfléchir», a prévenu Roger Dillenseger (Unsa). Tandis que Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a indiqué que son syndicat déciderait de la suite du mouvement à l'issue du dernier jour de grève, le 28 juin, tout en considérant qu'il y a «d'autres manières» de mobilisation.
Du côté de SUD rail, on regrette aussi une sortie unilatérale de la CGT. Mais contrairement à l'Unsa et la CFDT, ce syndicat était déjà d'accord pour poursuivre la mobilisation au-delà du 28 juin. Sauf que pour son secrétaire fédéral, Erik Meyer, elle ne peut passer que par une grève reconductible ou un calendrier similaire à celui des trois derniers mois. Il a évoqué des dates «très impactantes» ou «qui feraient sens» au cœur de l'été.
Le ministère des Transports a pris note ce matin de la décision de poursuivre le mouvement cet été. Et adressé une réponse ferme à la proposition de la CGT : «La réforme est arrivée à son terme, elle a été concertée, la loi a été votée démocratiquement, et elle s'appliquera», a-t-on noté, au lendemain de l'adoption de la «loi pour un nouveau pacte ferroviaire» par le Parlement.