C'est un choix qu'elle dit faire «d'abord pour protéger l'association des violentes attaques dont elle fait l'objet» : dans un entretien au Journal du dimanche, Natacha Harry, présidente de la Société protectrice des animaux (SPA), annonce son intention de démissionner le 16 juillet, lors du prochain conseil d'administration de l'association, fondée en 1845. «Une poignée de personnes mènent depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, de me mettre en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement depuis 2013», explique-t-elle.
Interrogée sur deux enquêtes actuellement menées par l'Agence française anticorruption (au sujet d'un contrat conclu avec une société de communication) et par la brigade de répression de la délinquance économique, Natacha Harry assure que sa décision de jeter l'éponge n'est «en aucun cas» liée à des contrôles qu'elle qualifie de «classiques et normaux» pour une structure qui emploie 650 salariés et nécessite un budget de fonctionnement de 67 millions d'euros. Quant aux licenciements récents de plusieurs responsables, Natacha Harry, par ailleurs journaliste et productrice de télévision, les explique par «des attitudes incompatibles avec leurs fonctions et l'éthique de la SPA. Elles ont fait preuve d'un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles et moi-même».
Ce n'est pas la première fois que la SPA est dans la tourmente : épinglée par la Cour des comptes en 2002, puis en 2009 pour sa gestion bancale, elle a ensuite été placée sous administration judiciaire pendant trois ans.