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Wauquiez vire Calmels

Le président du parti Les Républicains a limogé sa numéro 2 juppéiste dimanche soir.
Le président des Républicains Laurent Wauquiez et Viriginie Calmels, n° 2 du parti, limogée dimanche soir. Photo prise le 3 septembre 2017. (Photo PHILIPPE DESMAZES. AFP)
publié le 17 juin 2018 à 21h26
(mis à jour le 18 juin 2018 à 9h12)

Virginie Calmels out. Laurent Wauquiez n'aura pas fait durer le suspense. Au terme de plusieurs semaines de tensions et alors que la numéro 2 de LR était encore montée au créneau sur le site du Parisien samedi pour regretter que Wauquiez ne se montre pas davantage rassembleur et ne cherche qu'à appliquer «sa seule ligne» au mépris du «tandem» qu'ils sont censés former, le président du parti Les Républicains l'a limogée dimanche soir. Un bulletin de l'AFP a annoncé la nouvelle peu avant 21 heures, ainsi que le remplacement de Virginie Calmels par Jean Leonetti à la vice-présidence de LR.

«Sans moi tu n'aurais pas gagné, ne l'oublie pas.» C'est en substance le message que Virginie Calmels avait lancé samedi à Laurent Wauquiez, le tout alors que, quelques jours plus tôt, elle avait bruyamment regretté la décision unilatérale de faire diffuser par LR le tract «Pour que la France reste la France». Elle s'était alors fait rappeler à l'ordre par le sarkozyste, Brice Hortefeux, conseiller politique du président LR, puis par Laurent Wauquiez lui-même. «Je suis pour un régalien fort […] mais je ne suis pas un clone», avait répliqué Calmels, qui dit refuser tout rabougrisseement de la droite et, surtout, tout glissement vers l'extrême droite.

Entre la première adjointe d’Alain Juppé à Bordeaux, pro-européenne, libérale et surtout pro-business, et le président de la région Auvergne-Rhône Alpes, de plus en plus eurosceptique voir europhobe, l’alliance pour la conquête de LR ne pouvait qu’être de circonstance. Alors que Calmels, qui affirme désormais que c’est à Wauquiez - qui s’y refuse - de conduire la liste LR pour les européennes, lui avait laissé quelques semaines pour prouver sa capacité à rassembler, celui-ci a décidé de couper court. Et de se séparer de l’ancienne patronne d’Endemol. La cacophonie devrait cesser à la tête de LR, mais à force de couper des têtes et de droitiser son discours, le risque pour Laurent Wauquiez est de finir seul avec Eric Ciotti. C’est un choix.