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Après l'éviction de Virginie Calmels, LR la joue collectif

«Devoirs de solidarité», «loyauté», «esprit d'équipe»... les Républicains s'appuient sur les valeurs sportives pour justifier limogeage Virginie Calmels.
Paris, 18 novembre 2017. Maison des travaux publics. Les Universités de la liberté, autour de Virginie Calmels, Présidente de DroiteLib' et en présence de Laurent Wauquiez. COMMANDE N° 2017-1612 (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 18 juin 2018 à 12h45

Plusieurs membres du parti Les Républicains ont fait valoir lundi «les devoirs de solidarité» dont Virginie Calmels aurait dû faire preuve selon eux envers Laurent Wauquiez, qui «est un chef», et a donc «tranché» en la limogeant de l'équipe dirigeante. Ils remettent en cause l'attitude de Virginie Calmels qui avait publiquement critiqué un tract intitulé «Pour que la France reste la France», distribuée le week-end dernier lors d'une opération de mobilisation. Calmels avait jugé ce tract «anxiogène» et évoqué un «dysfonctionnement» dans la prise de décision au sommet du parti. Elle avait déploré, dans un entretien accordé dimanche au Parisien, que Wauquiez semblait être «uniquement là pour défendre sa propre ligne». 

Nicolas Sarkozy, interrogé par la presse lors d'un déplacement à Port-Leucate, a pour sa part déclaré que «sans le rassemblement rien n’est possible». «J’ai pas envie de parler de tout ça, c’est plus ma vie, c’est autre chose, chacun fait ce qu’il croit devoir faire. Moi je ne peux dire qu’une seule chose: j’aimerais que tout le monde comprenne cette idée simple, que sans le rassemblement rien n’est possible, et qu’il faut se rassembler.»

Valérie Pécresse, a de son côté dénoncé un «rétrécissement» de la droite «depuis six mois» et l'élection à la tête des Républicains de Laurent Wauquiez, refusant d'«entrer dans ces querelles» et disant vouloir au contraire privilégier «le débat d'idées», avant de parler «de deux droites réconciliables» grâce notamment à projet européen commun.

«Bien sûr il y a différentes sensibilités» au sein de LR, mais il y a aussi «un principe de loyauté et il est d'autant plus fort qu'on appartient à l'équipe dirigeante», a plaidé sur Europe 1 un des vice-présidents de LR, Damien Abad, jugeant que «la décision était inévitable compte tenu de la semaine qu'on a vécue».

Calmels, première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux, représentante de la sensibilité libérale au sein de LR a pu compter sur le soutien du maire girondin: «Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer», a-t-il tweeté.

«En politique, la valeur au premier rang, à mon sens, c'est celle de la loyauté, et donc je ne comprends pas très bien la réaction d'Alain Juppé», a par ailleurs glissé Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, sur BFM TV. Elle s'est demandé si Calmels n'incarnait pas plutôt «le courage de trahir», reprenant ainsi l'élément de l'engage autour des «devoirs de solidarité» qui incombe au numéro du parti.

Geoffroy Didier, secrétaire général délégué, a lui filé la métaphore sportive de la cohésion: «Une règle d'or: on joue en pack, on joue collectif». «Complémentarité oui, absence de solidarité non», a-t-il résumé avant de préciser que cet épisode «n'est pas une affaire politique», mais «une affaire personnelle». Le numéro trois Guillaume Peltier, en opposition notoire avec Calmels, évoque dans le Figaro un «épisode dérisoire» qui «n'empêchera pas la droite de se refonder».