Changement de configuration dans le conflit social à la SNCF. Durant le mois de juillet, il ne devrait plus rester que deux organisations syndicales à appeler à des arrêts de travail. La CGT cheminots, dont le secrétaire général, Laurent Brun, a annoncé ce mercredi la poursuite de la mobilisation, devrait être rejointe par SUD rail. Et selon les informations recueillies par Libération, les deux syndicats devraient, à l'avenir, agir de concert. Une réunion de «calage» serait prévue ce jeudi entre les responsables des deux organisations syndicales.
Elle devrait être l’occasion d’inaugurer une nouvelle stratégie. Fini le calendrier établi longtemps à l’avance avec deux jours de grève suivis de trois jours de travail. La direction de la SNCF a montré sa capacité à s’adapter à ce rythme et à bâtir des plans de transports, dans lesquels trois TGV sur quatre circulent. Durant l’été, les arrêts de travail seront d’abord moins nombreux. Les cheminots engagés dans ce mouvement ont déjà perdu plus de trente jours de salaire pour les plus assidus. Le mouvement sera, ensuite, ciblé sur des dates stratégiques comme le week-end de grand départ en vacances du 6 et 7 juillet, ou encore le 11 juillet, pour une action spécifique sur le fret.
Du côté de la direction de la SNCF, on s’étonne de la poursuite d’un mouvement de grève sur l’été. La négociation de la nouvelle convention collective du transport ferroviaire, qui doit prendre le relais du statut des cheminots, va nécessiter dix-huit mois de négociations tant les sujets à aborder (filières professionnelles, rémunération, temps de travail…) sont nombreux et épineux.
La CFDT vers la porte de sortie
Reste que la CGT cheminots et SUD rail représentent plus de 50% des voix aux dernières élections professionnelles : leur capacité à perturber le trafic n’est donc pas anecdotique. Pendant ce temps, les regards se tournent vers la CFDT qui n’a pas encore fait connaître de position tranchée même si tout porte à croire qu’elle va sortir du mouvement après le 28 juin, date officielle de la fin de la grève deux jours sur cinq.
Les organisations syndicales dites «réformatrices» travaillent, en effet, sur un agenda très différent. Celui des acquis qu’elles pourraient obtenir auprès de la SNCF. Ce mercredi, la direction de la CFDT avait rendez-vous avec le directeur des ressources humaines du transporteur ferroviaire. Au menu de leurs discussions : la mise en œuvre d’un système de prévoyance et d’une mutuelle santé dont la SNCF est jusqu’à présent dépourvue. Un signe supplémentaire, de la fin avérée du front syndical uni.