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Libération

SNCF : la CGT et SUD devraient poursuivre la grève de concert

publié le 20 juin 2018 à 20h56

Changement de configuration dans le conflit social à la SNCF. Durant le mois de juillet, il ne devrait plus rester que deux organisations syndicales à appeler à des arrêts de travail. La CGT cheminots, dont le secrétaire général, Laurent Brun, a annoncé ce mercredi la poursuite de la mobilisation, devrait être rejointe par SUD rail. Et selon les informations recueillies par Libé, les deux syndicats devraient, à l'avenir, agir de concert. Une réunion de «calage» serait prévue ce jeudi entre leurs responsables.

Elle devrait être l’occasion d’inaugurer une nouvelle stratégie. Fini le calendrier établi à l’avance avec deux jours de grève suivis de trois jours de travail. La direction de la SNCF a montré sa capacité à s’adapter à ce rythme et à bâtir des plans de transports, dans lesquels trois TGV sur quatre circulent. Durant l’été, les arrêts de travail seront moins nombreux. Les cheminots engagés dans ce mouvement ont déjà perdu plus de trente jours de salaire pour les plus assidus. Le mouvement sera, ensuite, ciblé sur des dates stratégiques comme le week-end de grand départ en vacances du 6 et 7 juillet, ou encore le 11 juillet, pour une action spécifique sur le fret.

Du côté de la direction de la SNCF, on s’étonne de la poursuite d’un mouvement de grève sur l’été. La négociation de la nouvelle convention collective du transport ferroviaire, qui doit prendre le relais du statut des cheminots, va nécessiter dix-huit mois de négociations tant les sujets à aborder (filières professionnelles, rémunération, temps de travail…) sont nombreux et épineux.

Reste que la CGT cheminots et SUD rail représentent plus de 50 % des voix aux dernières élections professionnelles : leur capacité à perturber le trafic n’est donc pas anecdotique. Pendant ce temps, les regards se tournent vers la CFDT qui n’a pas encore fait connaître de position tranchée même si tout porte à croire qu’elle va sortir du mouvement après le 28 juin, date officielle de la fin de la grève deux jours sur cinq.

Les organisations syndicales dites «réformatrices» travaillent, en effet, sur un agenda différent. Celui des acquis qu’elles pourraient obtenir auprès de la SNCF. Mercredi, la direction de la CFDT avait rendez-vous avec le DRH de la SNCF. Au programme : la mise en œuvre d’un système de prévoyance et d’une mutuelle santé dont l’entreprise est jusqu’à présent dépourvue.