Détournements de fonds publics, financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel : voici les soupçons qui pèsent sur la mairie et la métropole de Lyon, toutes deux dirigées par Gérard Collomb durant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron. Selon une source judiciaire, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Lyon, après une plainte déposée par Philippe Cochet, président du groupe LR à la métropole de Lyon, et Stéphane Guilland, son homologue à la ville.
Les élus de droite ont saisi le procureur le 11 juin, afin de déterminer si l'argent du contribuable a servi à financer la campagne du candidat Macron, sous l'impulsion de l'actuel ministre de l'Intérieur, un soutien de la première heure. Dans la ligne de mire des enquêteurs, le double emploi de Jean-Marie Girier, qui a cumulé entre octobre et décembre 2016 les fonctions de directeur de cabinet de Collomb et de pilote de la campagne de Macron ; la réception organisée le 2 juin 2016 à l'hôtel de ville de Lyon, qui ressemblait plus à «une organisation au service du candidat à la présidence de la République», selon les LR du Rhône, qu'à «un accueil du ministre de l'Economie dans un cadre républicain» ; enfin, l'utilisation à Paris de l'annexe de la métropole lyonnaise par des cadres et militants d'En marche, avant que le mouvement n'acquière ses bureaux. Les enquêteurs devraient aussi se pencher sur des arrêtés de circulation réclamés par le service du protocole du cabinet du maire qu'a retrouvés Libération pour sécuriser la tenue du meeting de Gerland, le 4 février 2017, qui avait permis à Macron de propulser sa campagne. L'enquête a été confiée à la police judiciaire vendredi.