Pour la SNCF, le transport de marchandises est aujourd’hui une source d’inquiétude bien plus grande que l’activité voyageurs. L’an dernier, le secteur fret, logé sous l’enseigne «SNCF Logistics», a perdu 300 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1 milliard. S’y ajoutent 4,2 milliards de dettes. Ce fardeau financier devrait toutefois être allégé par un jeu d’écriture comptable. En échange, le gouvernement a exigé des mesures d’économies. Mardi 26 juin, une réunion du comité d’établissement de SNCF Logistics était d’ailleurs programmée sur ce thème. A l’ordre du jour, un plan sur trois ans pour revenir à l’équilibre.
Selon un document confidentiel consulté par Libération, près de 600 emplois devraient être supprimés d’ici à 2020, soit environ 11 % des effectifs. Mais aucun licenciement n’est prévu : la direction devrait procéder par le non-remplacement des départs à la retraite et des propositions de reclassement au sein de la SNCF. Mais le retour à l’équilibre de la branche fret risque d’être retardé par les grèves qui ont fait perdre plus de 100 millions de chiffre d’affaires à cette activité.
Au moment où le mouvement de grève intersyndical contre la réforme ferroviaire s’achève, ce plan d’économies dans la branche fret pourrait rallumer un nouveau de contestation à la SNCF, d’autant que la CGT et SUD rail, lâchés par l’Unsa et la CFDT, cherchent à relancer le mouvement via de nouveaux arrêts de travail programmé pour les départs en vacances les 6 et 7 juillet.