Le gars, il a dû se croire revenu au Moyen Age, quand les superstitions faisaient torturer et clouer aux portes félins et chouettes. A Caen, un quinquagénaire, ingénieur, apparemment bien inséré dans la société, père de quatre enfants, partait en quête de chats comme un chasseur sadique, les amadouait avec de la nourriture avant de les blesser très grièvement : des fractures et des luxations des pattes ont été volontairement infligées à une quinzaine de chats. Trois bêtes blessées ont dû être euthanasiées, rapporte France 3. L’enquête réalisée par la gendarmerie de Douvres-la-Délivrande a permis d’identifier l’auteur de ces invraisemblables actes de cruauté (quoique les violences envers les animaux soient vieilles comme les humains), qu’il pratiquait depuis quelques semaines.
Enquête minutieuse
Ses motivations restent un brin obscures : le quinquagénaire, lui-même propriétaire d'un chat et d'un chien (qu'il ne récupérera pas à sa sortie de taule) a évoqué avec les gendarmes des antécédents avec les chats, un peu court pour justifier tout ça. Il a aussi plaidé de possibles effets secondaires d'un traitement neurologique, argument qui n'a pas été retenu par le tribunal. L'association de défense des animaux Stéphane Lamart salue le travail des gendarmes, qui ont recueilli «tous les différents témoignages, couplés aux expertises vétérinaires poussées et minutieuses, ils ont pu établir le mode opératoire du suspect, et remonter jusqu'à cet homme, qui a torturé sadiquement une quinzaine de chats». Voire plus.
«C'est une enquête toujours sensible, quand cela concerne les animaux explique le commandant Faure, à France 3, cela marque l'opinion publique puisque de nombreuses personnes ont des animaux domestiques. Ces actes de cruauté sont des sévices difficilement pardonnables.» La procureure de la République de Caen avait requis deux ans de prison dont un ferme, avec une interdiction à titre définitif de détenir des animaux, et avec une obligation de soins psychologiques. La peine encourue pour sévices sur animaux domestiques est de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Finalement l'homme a été condamné à dix-huit mois de prison dont neuf mois ferme.
Procès tendu
Au tribunal, mercredi, l'ambiance était «tendue et houleuse dans la salle». «"Pense à tes quatre enfants maintenant", a lancé un propriétaire des chats», relate France 3. Qui précise que les maîtres des animaux victimes ont à leurs côtés cinq associations de défense des animaux (la SPA, la fondation Brigitte Bardot, 30 millions d'amis, l'association Stéphane Lamart et la Société nationale pour la défense des animaux) qui se sont constituées partie civile dans cette affaire.