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Mobilisation

Manif du 28 juin: FO et CGT, unis mais isolés

Pour la première fois sous l'ère Macron, les cégétistes et les militants de Force ouvrière battront le pavé ensemble, ce jeudi, avec l'Unef, l'UNL et la Fidl, lors d'une mobilisation interprofessionnelle. Mais sans les autres centrales qu'ils n'ont pas réussi à convaincre.
A Paris, lors du défilé du 1er Mai l'an dernier, organisé à l’appel des syndicats CGT, Solidaires, FSU et des fédérations franciliennes de FO. (Photo Albert Facelly pour «Libération»)
publié le 28 juin 2018 à 6h11

C'est une première depuis les manifestations contre la loi El Khomri en 2016 : jeudi, les syndicats FO et CGT défileront ensemble, lors d'une mobilisation interprofessionnelle contre la «remise en cause du modèle social et républicain» par le gouvernement. Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, les deux centrales ne s'étaient retrouvées côte à côte que pour défendre la fonction publique. Face à la «persistance de l'austérité», la «menace sur les services publics», la «non-redistribution des richesses», les «choix fiscaux qui sont faits en faveur des riches», ou encore la «mise à mal la solidarité et la justice sociale», les deux centrales ont donc décidé de s'unir. Et de se mobiliser avec l'Unef et les organisations de jeunesses UNL et Fidl pour apporter «leur soutien aux étudiants et aux travailleurs, actifs, chômeurs ou retraités, des secteurs publics comme privé, mobilisés pour la défense de leurs droits et l'aboutissement de leurs revendications».

«On est là pour prendre date»

Un tout petit pas vers la «convergence des luttes», ou du moins vers un rapprochement des foyers de contestation, voulue tant par la CGT que par FO. Mais, ce jeudi, la famille syndicale sera loin d'être au complet. D'un côté, les autres syndicats dits réformistes (CFDT, CFTC, CGC, Unsa), ont refusé l'invitation et ne seront donc pas de la partie. Et de l'autre, l'Union syndicale Solidaires, pourtant jusqu'alors de toutes les batailles avec la CGT, a décidé de faire bande à part, en appelant à participer à la mobilisation sur «ses propres mots d'ordre». «Le texte des autres syndicats, avec ses références au dialogue social, au paritarisme ne nous convenait pas. On ne peut se contenter de formules creuses», explique Eric Beynel, le porte-parole de Solidaires, à Libération. Le syndicaliste plaide en faveur d'«un rapport de force plus conséquent, avec une base plus combative». Quant à la SNCF, la tendance est au mouvement inverse : avec la sortie de l'Unsa et la décision de la CFDT de suspendre le conflit durant l'été, l'intersyndicale, qui appelle aussi à battre le pavé ce jeudi, a plus que du plomb dans l'aile.

Ce qui n'empêche pas la CGT et FO d'y croire encore. Avec l'Unef, la Fidl et L'UNL, ils invitent les autres syndicats à «se réunir dès fin août pour analyser la situation sociale» afin d'«envisager» des initiatives unitaires à la rentrée de septembre. «On est là pour prendre date», prévient le numéro un de FO, Pascal Pavageau, à propos de cette journée du 28 juin. Et non, précise-t-il, «pour faire un chiffre». Premier indicateur sur la fréquentation de la manifestation : selon les chiffres donnés par la direction de la SNCF, le taux de grévistes était, ce mercredi en milieu de matinée, à 8,43%. Le chiffre le plus bas depuis le début du conflit.