Fondée en 2004 pour soutenir les associations nationales de policiers lesbiens, gays, bis et trans, l'association réunit tous les ans des agents venus d'Europe. La rencontre parisienne entend attirer l'attention sur les agressions et discriminations subies par la communauté gay, lesbienne, trans dans les rangs de la police et parmi les différents publics accueillis afin qu'ils puissent porter plainte sans subir de discrimination. «Nous voulons porter le message auprès de ceux qui ont peur d'intégrer les rangs de la police à cause de leur identité sexuelle. Il faut leur faire savoir que l'institution les accueille volontiers», explique le président de l'association française Flag!, Mickaël Bucheron. Les efforts doivent permettre de «sensibiliser la hiérarchie et la faire réfléchir sur son rôle dans les discriminations subies par les policiers eux-mêmes», dans une institution où la culture de la virilité reste prégnante.
Manque de «détermination»
«Certains pays sont très en avance sur le sujet, comme la Suède ou les Pays-Bas [dont l'ambassadeur sera présent à la réception organisée mardi soir à l'Hôtel de Ville, ndlr]. D'autres en revanche manquent évidemment à l'appel, comme les pays du sud et de l'est de l'Europe, où la LGBTphobie est extrêmement handicapante au quotidien dans la pratique du métier.» Quid de la France ? «Nous avons fait des progrès mais les administrations manquent encore de détermination», regrette Mickaël Bucheron.
Une réticence qui tranche avec le volontarisme institutionnel pour la défense des droits des femmes : «Les discriminations à l'encontre des femmes ont été mises à l'agenda politique depuis plusieurs années déjà, mais tout reste encore à faire en matière de LGBTphobie dans les rangs de la police», déplore-t-il.
«Il faut casser les préjugés»
Une des solutions avancées serait de mieux former les polices européennes à appréhender ce public qu'elles connaissent mal, parfois pas du tout. «Certains jeunes ne savent même pas la différence entre un transsexuel et un travesti. Ils ignorent tout de ce que vivent ces gens. Cette méconnaissance est très dommageable, car de l'autre côté du guichet, les intéressés se sentent stigmatisés», juge Eric, ancien gendarme homosexuel à la retraite.
L'association Flag! intervient depuis plusieurs années dans les écoles de formation pour les apprentis policiers. «Il faut surtout casser les préjugés, analyse Mickaël Bucheron, faire sortir la question des discriminations LGBTphobes de la sphère de la vie privée. Et plus généralement, lui donner une dimension européenne.»