Menu
Libération

14-18 : pour la postérité des Poilus poilus

publié le 1er juillet 2018 à 20h46

On évalue à onze millions le nombre d’animaux utilisés à des fins militaires durant la Grande Guerre. Des ânes portaient des munitions, des vivres et du courrier dans les tranchées, des chevaux servaient de moyen de locomotion, des mulets tractaient des pièces d’artillerie lourde, des pigeons étaient utilisés comme messagers, des chiens repéraient des blessés sur les champs de bataille… L’immense majorité de ces animaux sont morts «au combat», au nom d’une folie guerrière dont ils ignoraient tout.

A l'occasion du centenaire de l'armistice, une trentaine d'associations de protection animale souhaitent honorer leur mémoire en érigeant un monument. «Les animaux ont joué un rôle méconnu mais majeur», explique la présidente de Paris Animaux Zoopolis, l'association à l'origine de cette initiative (invitée ce lundi au ministère des Armées), Amandine Sanvisens. Porté par la conseillère Danielle Simonnet et le groupe écologiste, ce vœu sera débattu et soumis au vote du Conseil de Paris en début de semaine. L'idée est soutenue par le Souvenir français : dans une lettre adressée à la mairie de Paris, cette asso d'anciens combattants rappelle que «sur les champs de bataille, l'animal était très souvent apparu comme l'ami le plus proche de l'homme…»

Le 22 mai, le conseil du XIVe arrondissement s'est prononcé en faveur de la pose d'une plaque commémorative boulevard Jourdan, à l'emplacement d'un ancien dépôt où étaient rassemblés les chevaux en partance pour le front. L'idée d'édifier à Paris un monument consacré à la mémoire des animaux de guerre a même été relayée à l'Assemblée : le 12 juin, la députée LREM de l'Eure Claire O'Petit déposait une question écrite en ce sens à la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées. L'occasion pour cette parlementaire de rappeler que Bruxelles, Londres et Canberra ont déjà rendu un tel hommage aux héros de tout poil.