La gynécologue Anne Cabau, dont le rôle avait été déterminant dans la reconnaissance des victimes du Distilbène, est morte dimanche à Paris à 81 ans. Ce médicament (hormone de synthèse diéthylstilbestrol) avait été prescrit entre les années 50 et 70 aux futures mères (200 000 femmes enceintes environ), causant cancers et stérilité chez leurs filles. Anne Cabau (par ailleurs arrière-petite-nièce du capitaine Alfred Dreyfus) avait rassemblé des données sur des cas de malformations. Ses travaux avaient été repris en février 1983 dans le Monde, faisant exploser le scandale. «Elle a été une lanceuse d'alerte à une époque où ce terme n'existait pas, explique à l'AFP Nathalie Lafaye, de l'association des victimes de ce médicament, le Réseau DES France. Si des scandales comme celui du Mediator [également révélé par une médecin, Irène Frachon] et de la Dépakine ont ensuite autant secoué le pays, c'est qu'il y avait eu avant l'histoire du Distilbène.»Photo Capture d'écran Ina