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«Dans l'ombre de la cage», forcer le destin en série

Disponible sur YouTube, la série documentaire présente le parcours de femmes et d'hommes qui luttent pour dépasser leurs conditions sociales et économiques grâce à la pratique du MMA.
Capture d'écran du de la série documentaire Dans l'ombre de la cage (C° Aladine Zaïane)
publié le 4 juillet 2018 à 15h36

Raconter les vies à l'ombre des beignes, des clés de bras, c'est le pari du réalisateur Aladine Zaïane. Avec sa série documentaire Dans l'ombre de la cage, le spectateur pénètre l'intimité de combattantes et combattants de moins de 30 ans, majoritairement issus des poches de pauvreté de l'Hexagone qui luttent pour réaliser leur rêve : percer dans le MMA. Ce sport de combat, dont la compétition est toujours interdite en France, associant plusieurs techniques d'arts martiaux, de la boxe pieds-poings à la lutte. Relativement jeune, la discipline a connu un développement fulgurant aux Etats-Unis. En France les salles se multiplient et attirent du monde, environ 30 000 personnes dans 700 clubs selon des estimations.

La toute première série documentaire sur le MMA en France, lancée depuis juillet 2016, ouvre sa deuxième saison ce mercredi à 18 heures sur Mouv'. Elle ne déroge pas à son angle sociétal qui porte un regard plein d’empathie sur les athlètes. On pense notamment à Sofian Bouafia originaire du Nord. Après la mort de son père, le MMA est devenu un garde-fou qui lui a permis d’embarquer dans son sillon toute sa fratrie.

Monter sur le ring

Eva Dourthe, quant à elle, a grandi dans un petit village de Charente. Elle a décidé de faire carrière dans l'armée faute d'avoir les moyens de faire des études STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), «même avec les aides». Kelig Pinson s'est embarquée dans l'aventure MMA après des études d'art ; «J'étais très content car il y avait beaucoup de fumette, c'est mieux de monter sur un ring et de se défoncer à coups de poing», sourit le père de la combattante qui brise le tabou de la condition féminine dans un milieu ultra-masculin. Elle a dû changer à plusieurs reprises de salle d'entraînement à cause de harcèlement. Kelig reste malgré tout concentrée sur objectif et l'affirme : rien ne l'empêchera de décrocher un sponsor et de faire carrière.

Dans l'ombre de la cage, se cachent des parcours d'écorchés qui tentent de se sublimer en ne lésinant pas sur les sacrifices. Les personnages filmés sont à l'image du réalisateur Aladine Zaïane, alias «Dahood Simon», qui a produit la première saison «en travaillant comme manutentionnaire et livreur de pizzas».

Le teaser de la saison 2, première diffusion sur la chaîne YouTube de Mouv', mercredi 4 juillet à 18 heures.