C'est un retard coupable des autorités de santé dans la prévention du sida que dénonce l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Certes, la France a été le premier pays européen à autoriser en janvier 2016 le Truvada : ce médicament pris par une personne séronégative au minimum deux heures avant un rapport sexuel à risque permet de se prémunir contre une contamination par le VIH. Or, selon un rapport de l'Igas dévoilé lundi par le Monde, ce traitement appelé Prep (prophylaxie pré-exposition) aurait pu être mis à disposition plus tôt. Et ce, alors que l'épidémie persiste, avec 6 000 contaminations annuelles. En cause : les retards de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), saisie par l'association Aides le 24 janvier 2013, pour instruire le dossier de la Prep, dans la foulée de l'autorisation du traitement aux Etats-Unis dès 2012. Or selon le rapport, «l'instruction de la [recommandation temporaire d'utilisation] par l'ANSM s'est anormalement prolongée d'environ vingt mois».Pour évaluer le nombre de contaminations évitables, l'Igas s'est fondée sur des chiffres de la direction générale de la santé qui estimait que «le nombre de contaminations évitées [grâce à la Prep] serait potentiellement de 1 000 à 2 400 par an».
«Le nombre de contaminations [par le VIH] dues au retard accumulé [sur la Prep par les autorités de santé] se situe entre 1 666 et 4 000.»
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publié le 9 juillet 2018 à 20h26
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