Menu
Libération
Reconversion

Jean-Claude Mailly choisit les patrons et renonce à l'Europe

Il y a quelques jours, son successeur lui avait demandé de prendre «ses responsabilités». Ce mercredi, l'ancien numéro un de FO a donc décidé de lâcher son siège de représentation de FO au Conseil économique et social européen, pour mieux se consacrer à sa nouvelle activité : le conseil aux entreprises.
Jean-Claude Mailly, le 9 février à Matignon. (Photo Stéphane De Sakutin. AFP)
publié le 11 juillet 2018 à 14h53

Pascal Pavageau, le nouveau secrétaire général de Force ouvrière l'avait invité, dans une interview donnée à Libération, le 1er juillet, à «faire un choix» et à «prendre ses responsabilités». Dix jours plus tôt, Jean-Claude Mailly, l'ancien numéro un de FO qui a quitté la tête du syndicat en avril, a donc tranché : il renonce à siéger au Conseil économique et social européen, où il devait prendre en août un mandat FO. Une décision prise par «fidél[ité] à [s]es conceptions en matière de liberté, de responsabilité» et pour «continuer à défendre librement [s]es idées», explique-t-il, ce mercredi, sur Twitter.

Double casquette

Sa nomination par FO dans cette instance – qualifiée d'«autodésignation» par son successeur – rendue publique quelques jours avant le Congrès du syndicat, avait fait grincer des dents en interne. Le sujet était devenu encore plus polémique depuis que Mailly avait annoncé son autre projet professionnel : celui d'intégrer Alixio, la société de conseil de Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, en tant que «senior advisor». La mission de cette entreprise est d'«accompagne[r] les décideurs d'entreprises dans leurs transformations RH, stratégiques, organisationnelles et managériales». Une belle formule, pour une réalité plus triviale : dans les faits, il s'agit d'accompagner les grosses boîtes dans leurs projets de restructuration et de réorganisation, qui laissent bien souvent de nombreux salariés sur le carreau.

Une activité jugée «incompatible» avec un mandat FO, pour Pavageau, qui s'étonnait début juillet qu'on puisse «être avec le côté patronal», par le conseil, et du côté des salariés, par le syndicalisme. D'ailleurs, laissait-il entendre, le syndicaliste n'aurait pas été le seul à être gêné par cette double casquette qui, selon lui, aurait aussi tout autant fait tiquer, de l'autre côté, Raymond Soubie.