Les vacances d'été ont à peine débuté que tous les regards se tournent déjà vers le calendrier scolaire 2019-2020. Présenté le 12 juillet lors du Conseil supérieur de l'éducation (CSE) et malgré les protestations, l'an dernier déjà, des syndicats d'enseignants et fédérations de parents d'élèves, il reste sensiblement le même que celui de l'année à venir. Au cœur de la discorde, la mauvaise organisation des vacances entre janvier et juillet. «La zone C (1), la première à partir en vacances, a cinq semaines de cours entre janvier et les vacances d'hiver, mais ensuite onze semaines entre celles de printemps et d'été. C'est beaucoup trop», explique Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU.
Un calendrier mal équilibré
Elle développe : «On a demandé un rééquilibrage avec un décalage d'une semaine pour les vacances de février et de deux semaines pour celles d'avril. La Dgesco (2) a précisé qu'il n'entendait rien changer, qu'une autre problématique se posait à partir de 2021, l'articulation des vacances de printemps avec les épreuves du bac devant compter dans Parcoursup [selon la réforme voulue par le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, les bacs généraux et technologiques ne compteront plus que quatre épreuves écrites et un grand oral étalés sur les classes de première et terminale. Contrairement à aujourd'hui, où les épreuves se déroulent en terminale quasiment toutes en mêmes temps, deux épreuves dites de spécialité devraient être passées au printemps, ndlr]. A la rentrée, on devrait avoir un cycle de réflexion avec le ministère sur la place de ces congés.» Pour cette raison, le calendrier a été voté sur un an, au lieu de trois habituellement.
En 2018-2019, la zone B (3) va déjà faire les frais d'un calendrier mal équilibré. Les élèves devront attendre aussi onze semaines avant de profiter de la pause estivale. «Le rythme idéal est qu'ils travaillent sept semaines pour deux semaines de congé. Cela n'est pas respecté», déplore Dorothée Avet, secrétaire générale de la FCPE. Véronique Herviou, vice-présidente de la PEEP, ajoute : «Les plus touchés sont les plus jeunes, les collégiens et lycéens finissant un peu plus tôt avec les examens. Si les enfants sont fatigués, ils ne sont pas en état d'apprendre.»
Les zones en ligne de mire
Le découpage en zones, mis en place pour éviter les engorgements des endroits touristiques comme les stations de sports d'hiver, est pointé du doigt : «Le gouvernement fait le choix d'un calendrier non pas scolaire, mais des intérêts économiques. Environ 10% des Français partent en vacances d'hiver et à peu près la moitié des jeunes qui ne le font pas sont issus de milieux populaires. Les plus en difficulté avec l'école écopent donc d'un dernier trimestre à rallonge. Cela nous semble très injuste socialement.»
Autre motif de mécontentement du côté des enseignants : la date de pré-rentrée fixée au vendredi 30 août. «Nous avions pourtant répété au ministre que nous souhaitions qu'elle soit en début de semaine pour ne pas couper la dernière semaine de vacances. Dans le secondaire, la rentrée est souvent étagée, on n'est pas à un jour près», indique la secrétaire générale adjointe du SNES-FSU. Seul point positif soulevé par les parents : le pont de l'Ascension assuré au niveau national. «Cela permettra d'éviter un absentéisme galopant comme cette année», souligne Véronique Herviou. Cette nouvelle ne fait toutefois pas consensus du côté du SNES-FSU : «Il est justifié par ce très long trimestre, mais les 1er et 8 mai, comme le pont de l'Ascension, tombent des vendredis. Dans le secondaire, si vous voyez vos élèves le vendredi, le mois de mai saute.» Tous s'accordent toutefois sur un point : la nécessité de réduire le nombre de zones à deux, afin de respecter au mieux l'alternance de sept semaines de cours et deux semaines de congé.
(1) Académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles.
(2) Direction générale de l'enseignement scolaire
(3) Académies de Strasbourg, Nancy-Metz, Reims, Lille, Amiens, Rouen, Caen, Rennes, Nantes, Orléans-Tours, Nice et Aix-Marseille.