Mardi 10 juillet, 22h30. La France vient de battre la Belgique 1 à 0 et accède à la finale du Mondial, de quoi faire espérer une deuxième étoile sur le maillot des Bleus. Avec ses amis, Julie, 26 ans, fête la victoire de l'équipe de France dans un bistrot du XVIIIe arrondissement de Paris, ravie de l'effervescence collective. Avant d'être victime d'une agression sexuelle en pleine rue. «Quand vient le moment de rentrer, je m'aperçois que le service de bus tourne au ralenti : le prochain est dans vingt minutes, je checke mon portable qui me propose un itinéraire à pied, moins long et plus économique qu'un taxi,raconte-t-elle à Libération. Je traverse le périph pour rentrer chez moi quand un mec, visiblement bien imbibé - et pas que de ferveur footballistique - m'empoigne fermement les deux bras et me sort :"Qui a gagné ? Qui a gagné ?" J'ai à peine le temps de répondre qu'il me saute dessus et force un bisou sur la bouche. Je rentre en tremblant et en colère.»
Comme elle, ces derniers jours, plusieurs femmes, et des témoins, ont fait part des violences sexuelles subies lors de ces moments de liesse populaire. La presse - à l'instar de BuzzFeed - s'est fait l'écho de plusieurs témoignages, souvent partagés sur Twitter. Citée par LCI mardi, une source judiciaire a fait état de deux interpellations à Paris pour agression sexuelle, dont celle, lundi, d'un individu pour des faits d'exhibition sexuelle.
Invité sur Europe 1 mercredi, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a invité les femmes victimes à porter plainte. C'est par exemple le cas de Laura, 19 ans, qui vit aux Sables-d'Olonnes, en Vendée, et a été agressée lors de la finale. «Dix minutes après être arrivée dans un bar, à 50 mètres de chez moi, deux grands gaillards ont commencé à discuter avec moi. Sauf qu'ils m'ont attrapée par la taille et m'ont demandé de les embrasser. Je les ai repoussés.» Deux minutes après, un de leurs amis lui touche les fesses sans son consentement : une agression sexuelle, selon le code pénal.