A Paris, la chaleur déjà pesante, devrait encore s'intensifier d'ici à ce week-end, durant lequel les thermomètres devraient afficher 20°C au petit matin… et atteindre 35°C au plus fort de la journée. Déclenché depuis lundi, le niveau 3 sur 4 du Plan canicule vise à mettre à l'abri les personnes fragiles (personnes âgées, femmes enceintes, enfants en bas âge, etc.). La mairie de Paris a déjà pris une série de mesures, comme l'ouverture d'un centre d'appels téléphonique – joignable au 3975 – et de salles climatisées entre 14 et 18 heures dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ainsi que les mairies d'arrondissement. Dans de telles conditions, il est recommandé de boire de l'eau, d'humidifier son corps et de se ventiler ainsi que d'éviter les efforts physiques inutiles. Ce mardi, dans l'après-midi c'était Météo France qui plaçait l'Ile-de-France en alerte orange.
Avec la canicule, un pic de pollution se profile ces prochains jours. «Lorsque l'oxyde d'azote, principalement émis par l'activité humaine comme les émissions automobiles et industrielles, se confronte à des conditions de forte chaleur et à un ensoleillement important, il se transforme en ozone», explique Patrick Garnoussi, prévisionniste à Airparif (Association chargée de veiller à la qualité de l'air parisien pour le ministère de l'Environnement). Irritation oculaire, gênes respiratoires et cardiovasculaires…, cette substance chimique devient nocive lorsque sa concentration dans l'air dépasse 180 µg/m3 (microgrammes par mètre cube). Or, depuis lundi, ce «seuil d'information» est dépassé. Le vent ne se lèvera pas ces prochains jours et le climat restera donc propice à une hausse des niveaux de pollution. «Lorsque le seuil d'information est maintenu au-delà de deux jours, on entre dans un processus de persistance, indique Patrick Garnoussi. Pour cette fin de semaine, nos modèles prévoient une concentration pouvant atteindre 220 µg/m3.»
Des chiffres alarmants, qui ont déjà déclenché une batterie de mesures. Ce mardi, le préfet d'Ile-de-France a ordonné aux usines de se mettre en état de vigilance quant à leurs émissions. La vitesse des véhicules motorisés a également été réduite de 20 km/h sur l'ensemble des voies de la région par la préfecture de police, et le stationnement résidentiel gratuit décrété sur la commune de Paris. La circulation différenciée sera mise en place dès mercredi, avec interdiction pour les véhicules polluants (échelons 4 et 5 des vignettes Crit'Air ) de rouler. Selon Patrick Garnoussi, «la réponse doit être globale, car il ne s'agit pas d'une pollution ultra-localisée». En effet, les niveaux d'ozone dépassent le seuil d'information aussi bien à Neuilly-sur-Seine, dans le nord de Paris, qu'à Étampes, dans le sud. D'après les modèles d'Airparif, près de quatorze heures d'ensoleillement viendront s'ajouter à la hausse des températures ce mercredi. La pollution répondra nécessairement présente.