Vincent Charmoillaux est secrétaire national du Syndicat de la magistrature.
«Il est inacceptable que le procureur de la République de Paris ait appris l'existence de cette affaire deux mois et demi après les faits en lisant la presse, alors que l'exécutif était parfaitement informé dès le lendemain des faits. Au vu des vidéos qui circulent, la question d'une infraction pénale se pose pourtant assez nettement. De ce point de vue, les débats devant la commission d'enquête parlementaire pour savoir qui aurait dû saisir la justice ont quelque chose d'assez surréaliste. En réalité, tous ceux qui ont eu connaissance de ces faits en avaient l'obligation. Sur ce point, l'article 40 du code de procédure pénale est très clair : "Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République." Ne pas le respecter est une faute professionnelle. La gestion de cette affaire dénote surtout une volonté de régler les choses en famille et de tenir la justice le plus loin possible. N'oublions pas que cette gestion en catimini se fait au préjudice des victimes.»