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Libération
Billet

Macron et Benalla, à chacun ses «bêtises»

Au Touquet, le 2 avril. (Photo FRANCOIS LO PRESTI. AFP)
publié le 26 juillet 2018 à 17h02

«Je fais rien que des bêtises, des bêtises, quand t'es pas là.» Le refrain entêtant de Sabine Paturel est connu, le simple fait de le lire ou de l'entendre suffit à le garder en tête un bon moment… N'est-ce pas ? «Bêtise», ce mot simple, presque enfantin, on l'a ­retrouvé ces derniers jours dans la bouche de deux personnalités qui font en ce moment la une de l'actualité pour la même ­affaire : Emmanuel Macron et Alexandre Benalla.

Pour tacler le travail du «pouvoir médiatique» sur l'affaire Benalla – ce qu'il fait dès qu'il en a l'occasion depuis mardi soir et son show devant sa majorité –, Emmanuel Macron a affirmé que les journalistes avaient raconté beaucoup de «bêtises». Autrement appelées «fadaises» dans la langue un peu surannée dont le chef de l'Etat use aussi naturellement que les anglicismes de la novlangue managériale. On notera que, parmi les «bêtises» que la presse aurait diffusées ces derniers jours – Macron prenant un malin plaisir à mélanger fake news virales et articles journalistiques –, bien des informations auraient été plus précises si l'Elysée avait ­réellement privilégié la transparence à l'opacité.

Chez Alexandre Benalla, le terme «bêtise» vient euphémiser, dans l'interview fleuve qu'il a accordée au Monde, ses actes du 1er Mai. Dans ce cas-là, bêtise signifie «action ou parole sotte ou maladroite», quand Macron convoque, lui, une autre définition : un «manque d'intelligence et de jugement». Dans les deux cas, le terme est inapproprié. Excessif chez Macron, ­insuffisant chez Benalla.