«C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses.» Autrement dit, il est beaucoup trop tôt pour mesurer l'impact durable de l'affaire Benalla sur la popularité ou l'image d'Emmanuel Macron. Premier à dégainer opportunément une étude, Harris Interactive a d'abord fait le bonheur de la majorité samedi avec son sondage donnant deux points de hausse au chef de l'Etat, à 42% de bonnes opinions, malgré une baisse chez tous les Français revendiquant une attache partisane, même chez LREM. Mais dès le lendemain, dans le baromètre Ifop/JDD, qui fait plus ou moins référence dans le microcosme politico-médiatique, le président de la République baisse cette fois d'un point pour se retrouver à son plus bas niveau depuis le début du quinquennat (39% d'opinions favorables). Sauf que tout cela ne veut pas dire grand-chose tant ces variations se situent dans la marge d'erreur et même s'il est de bonne guerre que chacun se saississe de l'étude qui va dans son sens et sert son propos.
Celles et ceux qui ont cru surfer sur « une tempête dans un verre d’eau » ont échoué. Sur le terrain,tout le monde a compris la lamentable tentative de récupération politique de la faute professionnelle d’un homme.@LaREM_AN https://t.co/hslCAFABDB
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) July 28, 2018
Hier un sondage Harris interactive du figaro tentait de nous faire croire que l'affaire #Benalla n'avait pas affecté la popularité #Macron : +2 / 42%
— 📍Ma Vérité Politique ⚘ (@MVPolitique) July 29, 2018
OR aujourd'hui l'ifop pour le JDD rétablit la vérité.
⭕ 39% - En baisse !!! pic.twitter.com/SBc6m92xlf
Pour Macron, le vrai rendez-vous sera à la rentrée. D’une part, quand il s’agira d’ouvrir pour de bon le dossier, par nature explosif, des retraites. Et d’autre part, quand la réforme constitutionnelle, dont l’examen a été reporté au début de la tempête Benalla, fera son retour à l’Assemblée. Dans l’opinion publique, comme dans les oppositions parlementaires – qui auront «leur» moment mardi à l’Assemblée avec la défense des deux motions de censure déposées – que restera-t-il de cette folle semaine après le mois d’août ? Car chacun l’imagine et beaucoup l’espèrent, l’intensité politico-médiatique du feuilleton de ce début d’été va baisser dans les jours et les semaines qui viennent.
Quel sera l'impact politique de ces faits, ni un simple fait divers ni l'affaire des affaires mais surtout un révélateur de la gouvernance Macron, sur lesquels beaucoup ont, bien sûr, surfé quand d'autres ont cherché à l'étouffer ? Le souvenir d'une «tempête dans un verre d'eau» comme le martèle une majorité en mode méthode Coué ? Ou le sentiment d'un deux poids deux mesures et d'une gestion à la petite semaine qui viendra altérer la capacité du chef de l'Etat à faire preuve d'autorité et à demander des efforts aux Français, comme l'espère l'opposition ? Autant de questions auxquelles les enquêtes du moment n'ont aucune chance de pouvoir répondre. Pas plus que les bains de foule organisés pour le Président, cette semaine, par l'Elysée.