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Popularité

Macron touché par l'affaire Benalla ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire

Affaire Benalladossier
Alors qu'un sondage donne le Président en hausse de deux points et un autre en baisse d'un point, les deux se situant dans la marche d'erreur, le vrai rendez-vous sera à la rentrée, avec le chantier des retraites et le retour de la réforme constitutionnelle. Que restera-t-il alors de cette folle semaine ?
Déplacement d'Emmanuel macron à la Mongie dans les Hautes-Pyrénées le 26 juillet 2018. (Photo Alain Guilhot pour Libération)
publié le 29 juillet 2018 à 13h04

«C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses.» Autrement dit, il est beaucoup trop tôt pour mesurer l'impact durable de l'affaire Benalla sur la popularité ou l'image d'Emmanuel Macron. Premier à dégainer opportunément une étude, Harris Interactive a d'abord fait le bonheur de la majorité samedi avec son sondage donnant deux points de hausse au chef de l'Etat, à 42% de bonnes opinions, malgré une baisse chez tous les Français revendiquant une attache partisane, même chez LREM. Mais dès le lendemain, dans le baromètre Ifop/JDD, qui fait plus ou moins référence dans le microcosme politico-médiatique, le président de la République baisse cette fois d'un point pour se retrouver à son plus bas niveau depuis le début du quinquennat (39% d'opinions favorables). Sauf que tout cela ne veut pas dire grand-chose tant ces variations se situent dans la marge d'erreur et même s'il est de bonne guerre que chacun se saississe de l'étude qui va dans son sens et sert son propos.

Pour Macron, le vrai rendez-vous sera à la rentrée. D’une part, quand il s’agira d’ouvrir pour de bon le dossier, par nature explosif, des retraites. Et d’autre part, quand la réforme constitutionnelle, dont l’examen a été reporté au début de la tempête Benalla, fera son retour à l’Assemblée. Dans l’opinion publique, comme dans les oppositions parlementaires – qui auront «leur» moment mardi à l’Assemblée avec la défense des deux motions de censure déposées – que restera-t-il de cette folle semaine après le mois d’août ? Car chacun l’imagine et beaucoup l’espèrent, l’intensité politico-médiatique du feuilleton de ce début d’été va baisser dans les jours et les semaines qui viennent.

Quel sera l'impact politique de ces faits, ni un simple fait divers ni l'affaire des affaires mais surtout un révélateur de la gouvernance Macron, sur lesquels beaucoup ont, bien sûr, surfé quand d'autres ont cherché à l'étouffer ? Le souvenir d'une «tempête dans un verre d'eau» comme le martèle une majorité en mode méthode Coué ? Ou le sentiment d'un deux poids deux mesures et d'une gestion à la petite semaine qui viendra altérer la capacité du chef de l'Etat à faire preuve d'autorité et à demander des efforts aux Français, comme l'espère l'opposition ? Autant de questions auxquelles les enquêtes du moment n'ont aucune chance de pouvoir répondre. Pas plus que les bains de foule organisés pour le Président, cette semaine, par l'Elysée.