Son nom ? Elephant Haven. Sa mission ? Offrir une belle retraite, de la paix et du repos à des éléphants qui ont été exploités toute leur vie par l'homme, notamment dans des cirques. «De telles maisons de retraite existent déjà en Asie, en Afrique et en Amérique. Mais notre projet est le premier du genre en Europe», explique Sofie Goetghebeur, cofondatrice de ce sanctuaire qui doit ouvrir ses portes d'ici quelques mois en Haute-Vienne, au sein du parc naturel régional du Périgord.
Aménagements titanesques
Selon Sofie Goetghebeur, plus d'une centaine de pachydermes vivent actuellement dans l'univers circassien à travers toute l'Europe. «Etant donné qu'un nombre croissant de pays interdisent les cirques détenant des animaux sauvages, comme la Belgique, l'Italie ou les Pays-Bas, il fallait créer d'urgence une structure permettant d'accueillir ces éléphants, ajoute-t-elle. Notre association se chargera donc de les récupérer, en précisant qu'il n'est pas question de les acheter aux cirques.»
Mais construire un refuge pour éléphants, ça coûte énormément. Pour réunir les fonds nécessaires à ce projet, Sofie Goetghebeur et son compagnon Tony Verhulst, tous deux Flamands ayant travaillé de nombreuses années au zoo d’Anvers, ont créé en 2014 l’association EHEES (Elephant Haven, European Elephant Sanctuary). Grâce à leurs propres économies, aux dons de particuliers et aux aides d’autres associations (comme la Fondation Brigitte Bardot), ils ont pu acquérir un terrain de 28 hectares dans le Limousin, près du village de Bussière-Galant, et se lancer dans de titanesques aménagements : terrassements, construction de clôtures et de bacs à sable, remise en état d’anciennes étables, installation du chauffage et de l’isolation…
«Vaste chantier»
L'avancement de ces travaux est régulièrement filmé et mis en ligne sur Twitter et YouTube. «Ce projet est suivi dans le monde entier, assure Sofie Goetghebeur. Une centaine de bénévoles, venus de France ou de Belgique, se relaient pour nous aider dans ce vaste chantier.»
A terme, Elephant Haven pourra offrir une retraite à dix éléphants, libres de s'ébattre dans le domaine, à l'abri du regard des hommes. Des soigneurs spécialistes des pachydermes seront présents sur place pour prendre soin d'eux. Difficile toutefois de dire précisément quand le sanctuaire sera prêt à accueillir ses premiers pensionnaires : «Tout dépend de l'avancement des travaux, de l'obtention des permis de construire nécessaire pour certains bâtiments, mais aussi des dons et donc de l'état de nos finances», détaille la cofondatrice.
Curieux et amateurs pourront, les 25 et 26 août, découvrir sur place l'évolution du projet lors d'un week-end portes ouvertes. Des visites guidées sont prévues en français et en anglais, de 10 à 17 heures.