Le ciel bourdonne au-dessus du fort de Brégançon. Lundi après-midi, un drone a survolé le domaine de villégiature du président de la République, dans le Var. Les détails restent encore flous, l'Elysée se contentant d'indiquer qu'«une enquête est en cours». Celle-ci, ouverte par le parquet de Toulon pour «survol avec aéronef sans pilote d'une zone interdite», est confiée à la Brigade de recherches de gendarmerie de Hyères et à la Brigade de gendarmerie des transports aériens.
La provenance du drone est pour l'heure inconnue, de même que sa taille. Il repose à environ 30 mètres sous la mer, après avoir été «neutralisé» : «Les ondes ont été brouillées, ce qui a provoqué sa chute puisque ce type d'appareil se pilote à distance», selon le parquet de Toulon cité par l'AFP. Des recherches sont désormais entreprises pour mettre la main sur l'engin.
Depuis 2016, la loi impose d'immatriculer les drones de plus de 800 grammes, qui sont donc traçables. Le durcissement de la législation est intervenu après la multiplication de survols de sites sensibles, dont certains restent inexpliqués aujourd'hui encore. Dans la seule nuit du 31 octobre 2014, de mystérieux mini-engins volants avaient été aperçus au-dessus de six centrales nucléaires. Les autorités semblaient alors impuissantes à empêcher ces petits appareils de voler où bon leur semblait.
C'est moins le cas aujourd'hui. Outre le volet réglementaire, l'Etat a doté certaines unités de nouveaux équipements. A l'aide d'un brouilleur, la gendarmerie a ainsi «neutralisé» un drone non identifié à Notre-Dame-des-Landes en mai. Une première dans une opération de maintien de l'ordre. La maréchaussée planche désormais sur un «système d'information étatique des drones collaboratifs», qui permettra de détecter en temps réel les engins volants. Depuis 2012, environ 370 escapades aériennes illicites ont été recensées par les autorités.