«J’ai déjà participé aux Gay Games de Cologne en 2010. C’est surtout un événement festif, où l’acceptation des différences, de l’autre est mise en avant. Cette édition est encore plus spéciale pour moi. En 2014, j’ai eu un accident de moto en région parisienne. J’ai été amputée d’une partie de ma jambe. Pendant trois ans, je ne pouvais plus jouer, c’était compliqué. Je me sentais déjà différente du fait de mon orientation sexuelle. Etre handicapée en rajoute une couche. Etre lesbienne, c’est un processus, ça se fait petit à petit. Mon accident, ça a été un choc brutal. Plus difficile à vivre.
«C’est l’acceptation des différences par le vivre et le jouer ensemble qui m’a fait me sentir à nouveau bien dans mon corps. Il y a un an j’ai proposé à mes amies de Contrepied, un club de volley LGBT parisien, de remonter une équipe pour participer aux Gay Games. C’était l’objectif. C’était important pour moi de reprendre confiance avec mes amies. Et je trouve que le sport est un vecteur hyperpuissant pour cela.
«Maintenant je m’accepte totalement en tant que lesbienne et handicapée. Sur le terrain je retrouve des sensations. Je ne pense même plus à mon pied. Je n’ai pas envie d’avoir la pitié des gens, juste de vivre normalement malgré mes différences. L’esprit d’ouverture qui anime les Gay Games permet cela. L’idéal serait qu’un jour il n’y ait plus besoin de tels jeux. Mais vu les insultes et les propos homophobes qu’on entend encore dans le sport, et plus globalement dans la société, je n’ai pas fini d’y participer.»