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Libération
Témoignage

Thierry Zapha, 54 ans, athlétisme «je participe par solidarité et pour le côté festif»

publié le 9 août 2018 à 20h26

«Il y a quelques années, j’ai rencontré un athlète homosexuel en club. Il court à la fois dans un club "classique" et dans un autre, plus gay-friendly. Quand je lui ai demandé s’il connaissait une compétition organisée en été car c’est souvent le calme plat à cette période de l’année, il m’a proposé de participer à une compétition gay d’envergure nationale. C’était en 2016.

«Même si je suis hétérosexuel, j’y suis allé sans hésiter parce que je connais ce milieu. Mes frères et sœurs sont musiciens. Ils sont amenés à faire des représentations dans des soirées gay-friendly depuis plusieurs années. C’est à force de fréquenter la communauté LGBT lors de leurs représentations que j’ai remarqué à quel point l’ambiance y est festive, bon enfant. Les gays aiment la vie et savent en profiter. La compétition de 2016 s’est tellement bien passée que j’avais promis à mon ami de m’inscrire pour les Gay Games à Paris. Et je ne regrette pas.

«Ces jeux transpirent d’humanité. Les accolades sont spontanées, ce qu’on ne voit pas forcément dans certaines autres compétitions. Et puis je ne vois pas en quoi des préférences sexuelles différentes pourraient empêcher les gens de bien s’entendre.

«Je participe aussi par solidarité: tant qu’il y aura de l’homophobie, il y aura une nécessité d’exposer la communauté LGBT même s’il y a eu de nombreuses avancées comme le mariage pour tous. C’est ce que j’explique aux personnes qui pourraient taxer l’événement de communautariste ou qui sont surprises à l’idée de savoir que j’y participe.»