Et voilà, Emmanuel Macron est comme les autres, il case les copains, les courtisans, il distribue des fromages. Le jeune homme pressé a été élu en se proclamant différent des autres, les anciens, ceux qui attribuaient prébendes et missions creuses : ça, c'était avant, disait-il. La nomination de Philippe Besson au poste de consul général à Los Angeles vient troubler le message. Car Philippe Besson est devenu un proche, si ce n'est un ami, du couple Macron, et il ne s'en cache pas. Pire, il a publié il y a un an un livre laudateur racontant les coulisses de la conquête du pouvoir par l'ancien ministre de l'Economie de Hollande. Un livre dont il a fait la promotion en faisant la promotion de Macron. Attention, nous n'avons rien contre Philippe Besson, très bon écrivain et homme affable, mais non, on n'accepte pas un cadeau pour bons et loyaux services ! Car il est là le problème : le renvoi d'ascenseur.
Certes, la nomination d’écrivains aux postes de consul et d’ambassadeur est une vieille tradition française, l’entourage de Macron le martèle en boucle. De Chateaubriand à Daniel Rondeau en passant par Jean-Christophe Rufin, ils sont nombreux ceux qui n’ont pas résisté aux chants des sirènes du lointain, à l’appel des dorures. Mais justement, si l’on prend Macron au pied de la lettre, ça, c’était l’ancien monde où l’on mélangeait allègrement les genres, où l’on remerciait les obligés. La nomination de Philippe Besson, dans le contexte économique et social actuel, donne l’image d’une caste qui se distribue les faveurs au gré des opportunités. D’un nouveau monde qui, d’un coup, prend un terrible coup de vieux.