Menu
Libération
Éditorial

Hésitations

publié le 31 août 2018 à 20h56

Un week-end de réflexion pour résoudre trois défis majeurs. Emmanuel Macron n’aborde pas simplement une rentrée difficile. Il doit, d’ici à mardi, puisque promesse a été faite que le remaniement serait bouclé d’ici là, tirer les leçons de trois crises de nature très différentes mais qui touchent toutes le chef de l’Etat au cœur. La dernière en date est liée à ses hésitations sur la réforme de l’impôt à la source. Tiens donc ! Emmanuel Macron aurait désormais la main qui tremble. Précisément ce qu’il a reproché à son prédécesseur, François Hollande. Sa poigne pendant la campagne avait séduit. Le train d’enfer des réformes en début de quinquennat, aussi. «Le p’tit nouveau qui en veut, il agit», se disaient les Français, qui lui faisaient crédit de son volontarisme. A le voir hésiter comme il le fait sur une réforme aussi importante et techniquement prête, quoi qu’il en dise, ils pourraient s’amuser à lui coller l’étiquette de président réfractaire à la réforme. Le deuxième casse-tête est le remplacement de Nicolas Hulot. Son départ est tout sauf anecdotique. Il entame un peu plus l’équilibre macronien initial, le fameux «en même temps». Nicolas Hulot n’a jamais été un héros de la gauche. Mais il avait le mérite, à ses yeux, d’être dans ce gouvernement l’empêcheur de laisser les libéraux tourner en rond. Il faut bien sûr attendre de connaître son successeur mais, au-delà du casting gouvernemental, le départ du ministre de la Transition écologique a mis sur la table la question de la compatibilité entre le libéralisme revendiqué de Macron et la protection de l’environnement. Enfin, le chef de l’Etat n’en a pas fini avec les conséquences de l’affaire Benalla. Au-delà des faits reprochés à son chargé de mission, c’est la pratique de son pouvoir qui a été mise en cause. Et là encore, il est apparu en contradiction majeure avec sa promesse de campagne de renouvellement de la vie politique.