La joute juridique a été longue et technique ce lundi, devant le tribunal de grande instance de Marseille. Le juge des référés examinait la requête des salariés du McDonald's de Saint-Barthélemy, en lutte depuis le début de l'été contre un projet de cession de leur établissement par leur franchisé, qui en possède cinq autres dans la région marseillaise. Si ces cinq restaurants doivent être vendus à un autre franchisé local, celui du quartier de Saint-Barthélemy, lui, doit être cédé à la société Hali Food qui veut en faire un fast-food «asiatique halal».
«Une véritable escroquerie», a martelé devant les juges Ralph Blindauer, l'avocat du comité d'entreprise qui demandait, ce lundi, l'annulation de la procédure d'information et consultation des salariés et le maintien de la suspension de la procédure de cession, obtenue en justice en août. Flou autour du business plan, autour de la personnalité du repreneur, volonté de se débarrasser d'un bastion syndical… Pour l'avocat des salariés, le projet Hali Food, «truffé d'âneries», est une opération montée de toutes pièces destinée à aboutir à la liquidation judiciaire et donc à la perte de leur emploi pour les salariés. Une argumentation «qui ne repose que sur des suppositions», a rétorqué Cyrille Franco, avocat du franchisé, pour qui le projet soumis aux salariés est «sérieux». La décision du tribunal est attendue vendredi. Entre-temps, les représentants des salariés ont rendez-vous mercredi à Bercy avec le médiateur nommé par le ministère du Travail pour tenter de dénouer la situation.