Le texte initial a «initié un malentendu quant au but qu'il poursuit», selon la municipalité. Alors il a été abrogé… mais aussitôt réécrit : entré en vigueur le 10 juillet à Besançon (Doubs), l'arrêté municipal qui rendait passible d'une amende de 38 euros certaines actions, dont la mendicité, constitutives d'un trouble à l'ordre public, a été édulcoré en fin de semaine. «Besançon n'a jamais voulu interdire la mendicité, mais améliorer une situation connue de tous. Besançon agit et agira toujours pour les plus démunis», a précisé le maire Jean-Louis Fousseret (LREM) dans un communiqué vendredi. Résultat : le mot «mendicité» a disparu de la nouvelle mouture de l'arrêté municipal, mais ses objectifs «restent inchangés», selon la municipalité.
Ainsi, le maire interdit désormais «l'occupation de manière prolongée en station debout, allongée ou assise» des voies publiques «lorsqu'elle est de nature à porter atteinte à la tranquillité publique.» Et ceci, «que cette occupation soit accompagnée ou non de sollicitation à l'égard des passants», précise le nouveau texte. Comme le précédent, il est valable jusqu'au 30 septembre, du lundi au samedi de 10 heures à 20 heures, dans sept rues du centre-ville, ainsi que pendant la période des fêtes de fin d'année.
«Je suis assis»
Toutefois, cette légère modification n'a pas apaisé l'ire des opposants à cet arrêté municipal. Ainsi, samedi, environ 200 personnes se sont de nouveau rassemblées place Pasteur, en plein centre-ville, sous le mot d'ordre «Je suis assis» pour réclamer l'abrogation totale de cette mesure. Elle fait par ailleurs toujours l'objet d'un recours déposé par la Ligue des droits de l'homme (LDH) devant le tribunal administratif de la sous-préfecture du Doubs. Dans un communiqué, la LDH se félicite du recul partiel de la municipalité, mais souligne que «bien que plus limité dans ses interdictions, le nouvel arrêté reste très critiquable et susceptible d'arbitraire comme de tensions qu'il convient de prévenir».
A lire aussi :Notre reportage à Besançon : «Verbaliser des gens dans la galère, c'est le serpent qui se mord la queue»