La macronie traverse décidément une curieuse période. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est livré jeudi à un inhabituel examen de conscience, regrettant que l'exécutif ait «peut-être manqué d'humilité». L'impopularité du chef de l'Etat «demande interrogation de notre part», a-t-il jugé sur BFMTV, appelant les ministres à «garder leurs racines, de manière à pouvoir entendre ce que disent les gens, parce que vite, dans les palais de la République, on perd la capacité de lien et d'écoute avec la population». Cet avertissement intervient dans une période délicate, entre affaire Benalla, croissance ralentie, démissions de Nicolas Hulot et Laura Flessel et popularité au plus bas pour Emmanuel Macron.
«Ecouter, ce n'est pas céder à l'esprit du temps», a réagi ce dernier, en déplacement au Luxembourg. «On doit toujours écouter, mais je ne suis pas sûr que cela explique des sondages que je me suis toujours refusé à commenter, a-t-il répondu à Libération. Parfois, quand ça n'a pas été fait on peut commettre des erreurs. Mais les interrogations et les doutes légitimes ne doivent en rien entraver mon mandat.» Et d'en profiter pour justifier sa remise en question du prélèvement à la source. «Je crois à l'écoute et au doute sain, c'est ce que j'ai voulu faire. […] On a pu corriger des dispositifs qui étaient mal faits.»