Gérard Collomb a voulu prendre les devants. Dans une conférence de presse de rentrée, le ministre de l'Intérieur a détaillé les premières tendances des chiffres de la délinquance (de janvier à juillet). Avec un fait particulièrement notable : les violences physiques non crapuleuses ont bondi de 8 %. «La principale cause de cette croissance en 2018, ce sont les coups et blessures volontaires», précise Gérard Collomb. Essentiellement au sein de la famille et les principales victimes sont les femmes, selon le ministère de l'Intérieur.
Même cas de figure pour les violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie, avec une hausse de 23,1 % : 27 728 faits contre 22 533 au cours des sept premiers mois de 2017. Cette forte augmentation est-elle corrélée au mouvement mondial de libération de la parole des femmes ? Oui, pense le ministre de l’Intérieur, au moins en partie. Une hausse des faits, au-delà d’une augmentation des déclarations, peut également s’y ajouter.
Faciliter les dépôts de plainte
Gérard Collomb a également rappelé qu'une plateforme de signalement des violences sexuelles serait lancée dans quelques semaines pour faciliter les dépôts de plainte. «Nous savons qu'en termes statistiques, cela conduira à une augmentation des chiffres. Mais ce qui compte, c'est bien évidemment de faire changer la réalité», a poursuivi le ministre de l'Intérieur. Il a également rappelé qu'il existe une formation spécifique pour les policiers qui prennent les plaintes de femmes victimes de violences sexuelles.
En parallèle, Gérard Collomb s’est félicité d’une diminution des atteintes aux biens de 3,9 % depuis janvier : vols avec violence (-8,8 %), vols à main armée (-17,7 %) et cambriolages (-6,2 % à l’échelle de la France, alors qu’à Paris on constate une augmentation de 6,3 %).