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Droite

Les fidèles d'Alain Juppé se réunissent à Bordeaux

Eloignés de l'actuelle direction de LR incarnée par Laurent Wauquiez, ces proches du maire de Bordeaux doivent notamment discuter de l'avenir d'une proposition de droite pro-européenne aux élections de l'année prochaine.
Le maire de Bordeaux Alain Juppé et sa première adjointe, Virginie Calmels, en février 2018 lors d'un conseil municipal. (Photo GEORGES GOBET. AFP)
publié le 7 septembre 2018 à 15h38

C'est la rentrée pour Alain Juppé. L'ancien favori de la présidentielle de 2017 réunit ses fidèles ce week-end à Bordeaux pour les vendanges. Mais pas question d'aller baguenauder dans les vignes ou de faire la tournée des grands crus classés. Le maire et ancien candidat à la primaire de la droite fait sa rentrée politique régionale entouré de ceux qui l'ont soutenu et entouré pendant la bataille interne à LR et de quelques personnalités pas en opposition systématique avec la politique menée par le président de la République, comme Franck Riester, un des responsables du mouvement Agir. «Il ne s'agit pas d'une université d'été mais plutôt d'un séminaire, d'une réunion de famille autour de la figure emblématique Alain Juppé», explique Maël de Calan, ancien porte-parole du candidat pendant la primaire. Une même iniative avait eu lieu en 2017, permettant à l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac de fédérer le centre droit au sens large.

Autour de la table de famille pour le cru 2018, près d'une quarantaine de personnalités dont l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, Dominique Bussereau, Benoist Apparu, Virginie Calmels… Tous ont en commun d'avoir, plus ou moins récemment, pris leurs distances avec LR et son président Laurent Wauquiez. Au menu des discussions, l'Europe dans la perspective des élections de l'année prochaine et un premier bilan de l'action d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat et de son gouvernement conduit par un certain Edouard Philippe, juppéiste historique. Gilles Boyer, directeur de campagne de Juppé devenu conseiller politique du Premier ministre, sera aussi présent.

En novembre de l'année dernière, Alain Juppé s'était clairement prononcé en faveur de l'émergence d'un axe central résolument pro-européen allant du centre droit (UDI, Modem et Agir compris) jusqu'à LREM. Même si lui-même a clairement dit qu'il n'entendait pas faire son come back à l'occasion de ce scrutin en étant tête de liste, il entend bien défendre sa vision de l'Europe, a priori peu conforme à celle qui sera défendue par LR. Une vision qu'il devrait également dérouler lors du congrès fondateur d'Agir, le 15 septembre. Quant à LR, la formation doit mettre au clair son projet européen à la fin de l'année et choisir dans la foulée celui ou celle qui sera chargé de le porter.

Si, sur la question européenne, les vendangeurs d'Alain Juppé partagent tous l'essentiel de la vision du chef de famille, la possibilité de faire une liste différente de celle de LR n'est pas forcément partagée par tous. Tous n'ont pas non plus exactement la même appréciation sur la première année de la présidence Macron. Mais au moins un dénominateur commun les fédère fortement : la certitude que Laurent Wauquiez n'est pas l'homme de la situation pour incarner une opposition de droite à l'actuel locataire de l'Elysée.