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Libération

Les services de sécurité du palais

publié le 12 septembre 2018 à 20h06

L’ouverture d’un chantier sur la réorganisation de la sécurité de l’Elysée est l’une des principales révélations provoquées par l’affaire Benalla. Alors même que cet ancien proche collaborateur d’Emmanuel Macron était sous le coup d’une prétendue rétrogradation de ses fonctions, il participait parallèlement à un groupe de travail chargé de réfléchir à la prochaine structure des deux services (l’équipe de sécurité de la présidence de la République et le commandement militaire) pour créer une direction commune.

Interrogé mercredi par la commission d'enquête sénatoriale, François-Xavier Lauch, chef de cabinet du président de la République, a tenté de dégonfler l'importance de cette réforme. Selon lui, ce qui motive le changement à venir est «la coexistence de deux services qui utilisent quasiment les mêmes moyens, qui ont un commandement différent et pour lesquels il faut donner des synergies dans un objectif d'économies, c'est cela et rien de plus». Et précise que «quelle que soit la réforme qui est menée, les personnes qui s'occuperont de la sécurité du président de la République seront toujours des policiers et des gendarmes. Il y aura toujours un lien avec le ministère de l'Intérieur».

«Aujourd'hui, ces travaux sont bien avancés, ils passent encore par quelques réflexions avant d'aboutir», a fait savoir de son côté le général Eric Bio-Farina, à la tête du commandement militaire de l'Elysée devant la même commission d'enquête. Le général s'est également attaché à minimiser le poids d'Alexandre Benalla dans cette réflexion, cantonné selon lui à sa présence dans l'un des groupes de travail et justifié par le rôle «d'interface» qu'occupait l'ancien chargé de mission entre les différents services lors des déplacements. Mais Eric Bio-Farina a surtout maintenu le flou entourant le projet en enchaînant les formules vagues. Ainsi a été créé un «comité de pilotage dit de conception» avec des «réunions qui nous ont permis de valider les grandes lignes» du principe de «continuum de sécurité». La commission d'enquête n'en saura pas plus.