Marc Fesneau, le chef de file des députés Modem à l’Assemblée nationale, est candidat ce mercredi au perchoir. «Il est tout à fait normal que nous présentions un candidat, que nous fassions entendre notre identité», explique le député du Loir-et-Cher qui se défend d’être candidat contre Richard Ferrand, le candidat LREM. Dans sa lettre adressée à l’ensemble des parlementaires, Marc Fesneau inscrit sa démarche dans «la volonté de faire de notre assemblée le pivot du débat démocratique, d’affirmer les droits de tous les groupes et de chaque parlementaire, de poser les bases de rapports équilibrés entre l’exécutif et le législatif». Mais cette candidature qui n’est pas «une fronde», prend soin de préciser Marc Fesneau, traduit aussi un certain agacement dans les rangs des députés centristes. «Il y a un réel besoin d’exprimer quelque chose de différent et surtout que l’on nous écoute or ce n’est pas le cas actuellement», résume l’un d’entre eux, affirmant que «ce sentiment est partagé par bon nombre de nos collègues LREM qui voteront pour Marc Fesneau plutôt que pour Ferrand».
Premier déçu du macronisme
Lors de la réunion du groupe Modem qui a décidé mardi en fin de journée de la candidature du patron du groupe centriste, Jean-Louis Bourlanges, un compagnon historique de François Bayrou, ne s’est pas privé de formuler de vifs reproches à l’égard du gouvernement et des ministres avec un certain emportement. Beaucoup au Modem ont l’impression de ne pas être pris en considération. Et la désignation de Richard Ferrand à la présidence du perchoir sans qu’à un seul instant, le groupe Modem ne soit consulté, n’a rien fait pour arranger les choses.
Le président du parti centriste est d’ailleurs sorti de son mutisme pour formuler quelques critiques bien senties dans les colonnes du Figaro à l’encontre de la politique gouvernementale. Pour le maire de Pau, il y a «une grande inquiétude chez nos adhérents sur une certaine pratique gouvernementale. Pour eux, le sens de l’élection d’Emmanuel Macron, c’était un engagement de rupture avec les pratiques anciennes et l’invention de pratiques politiques nouvelles». Pour lui, c’est loin d’être le cas. Après avoir été un des principaux artisans de la victoire du Président en affirmant son soutien à sa candidature pendant la campagne, l’ancien ministre de Chirac se poserait presque aujourd’hui en premier déçu du macronisme. «On voit passer les trains sans nous consulter. Par contre, on attend de nous de voter Ferrand. Là ça suffit», poursuit encore le Béarnais. Des critiques qu’il devrait réitérer dans deux semaines lors de l’université de rentrée de son mouvement à Guidel dans le Morbihan, en présence du ministre des Affaires étrangères et ex-socialiste, Jean-Yves Le Drian, qui habite la station balnéaire.