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Libération
Justice

Affaire Grégory : la veuve du juge Lambert veut attaquer France Télévisions

Le dernier épisode de l'émission «Complément d'enquête», consacré au meurtre de Grégory Villemin, serait trop à charge, selon la famille du «petit juge», mort en juillet 2017.
Le juge Jean-Michel Lambert, le 22 juin 1985 à Epinal. (Photo Marcel Mochet. AFP)
par Lysiane Larbani, avec AFP
publié le 14 septembre 2018 à 15h41

Voilà près de trente-quatre ans que l'affaire Grégory passionne les médias, et la télévision ne manque pas d'encore y consacrer enquêtes et reportages. Mais le dernier sujet en date, diffusé le 6 septembre dans l'émission Complément d'enquête sur France 2, a «choqué» Nicole et Pauline Lambert, la femme et la fille du juge Jean-Michel Lambert, qui ont décidé de porter plainte contre France Télévisions.

En effet, l'enquête présente celui qui était surnommé «le petit juge», comme «le symbole du désastre judiciaire», «inexpérimenté aveuglé par des rêves de gloire et accumulant dès le premier jour des bévues».

«Nicole Lambert et sa fille m'ont mandatée pour engager une procédure à l'encontre de France Télévisions et des personnes qui ont sali la mémoire» de Jean-Michel Lambert, a déclaré leur avocate Me Béatrice Founès. La famille a décidé de déposer une plainte «pour diffamation et atteinte à la mémoire du défunt».

«Il y a la liberté de la presse mais il y a des limites, car des choses fausses ont été diffusées, ce qui n'est pas acceptable», a indiqué Me Founès. «Il a été dit par exemple que Jean-Michel Lambert avait renvoyé Christine Villemin devant la cour d'assises, alors que c'est la cour d'appel de Nancy qui l'a fait. Ma cliente a le sentiment que la mémoire de son mari a été salie et qu'il sert de bouc émissaire alors qu'il a payé cette affaire de sa vie», souligne l'avocate, ajoutant que les deux femmes ont été «très choquées» par l'émission.

L'affaire, embourbée dans un chaos judiciaire, avait été relancée en juillet 2017, ce qui avait conduit au suicide du juge Jean-Michel Lambert. Ce dernier avait affirmé, dans une lettre adressée à l'Est républicain, ne «plus avoir la force de se battre».