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Libération
Billet

Université d'été du féminisme : cherchez la flamme

La première du raout organisé par Marlène Schiappa a été un brin parasitée par les détracteurs médiatiques de #MeToo.
Marlène Schiappa à Tours, le 11 septembre. (Photo Guillaume Souvant. AFP)
publié le 14 septembre 2018 à 18h20

Une première édition sans grande surprise. L'université d'été du féminisme, organisée ces jeudi 13 et vendredi 14 septembre par Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, s'est déroulée exactement comme on pouvait s'y attendre. Les expertes, les représentantes d'associations et les militantes ont exposé des propos constructifs dans une ambiance sereine ; les «figures controversées» ont tenu des discours insensés qui n'ont fait que rabaisser la teneur des débats.

Blablateurs à buzz

Dans la première table ronde consacrée aux actions nécessaires à mettre en place après #MeToo, le capitaine de police Laurent Boyet a tout de même été obligé de rappeler à la journaliste-essayiste Peggy Sastre que «#MeToo ne fait pas peur aux hommes, mais aux agresseurs». De même, la philosophe Martine Storti a dû utiliser son – précieux – temps de parole pour rétorquer à Elisabeth Lévy, la franc-tireuse du site réac Causeur, que non, «le récit délivré par #MeToo n'est pas victimaire puisque les femmes osent justement prendre la parole», que non, «il n'y a indifférenciation des sexes dans les inégalités de salaires, dans le harcèlement, dans les agressions», que non, «le féminisme n'a pas largement gagné mais que le combat ne fait que commencer». Sans parler du prof beau parleur Raphaël Enthoven, invité en grand seigneur pour monologuer seul sur scène durant vingt minutes – et non débattre autour d'une table –, qui en a profité pour expliquer au reste de la salle ce que devaient être le féminisme et ses manières d'exister.

Bien sûr, ces blablateurs à buzz n’ont pas totalement confisqué les deux jours de débats. Reste tout de même à espérer que la deuxième édition affine son casting pour que les féministes n’aient plus à justifier de leurs combats avant d’entrer dans le vif du sujet.