Le Média va tenter de refaire du journalisme. Ce lundi, la webtélé proche de La France insoumise reprend l’antenne pour sa «saison 2». La première n’a duré que six mois et s’est achevée cet été dans une ambiance délétère, marquée par les embrouilles financières, les déchirements publics et la démission de l’ex-patronne Sophia Chikirou - l’ancienne dircom de Jean-Luc Mélenchon.
Les commandes du Média sont désormais tenues par Aude Lancelin. L'ex-directrice adjointe de l'Obs a le soutien des deux autres cofondateurs, Gérard Miller et Henri Poulain, ainsi que de la plus grande partie de l'équipe. «On doit absolument convaincre les "socios" de notre projet, on a trois mois pour faire nos preuves», avoue Lancelin. Si le conflit de l'été a fait fuir peu de «socios», ces contributeurs qui financent chaque mois la webtélé gratuite - sur un peu plus de 19 000, seuls 150 ont envoyé une lettre recommandée -, c'est en décembre que la plupart des abonnements pris sur un an s'arrêtent. «A Noël, on sera fixés sur notre sort», résume Lancelin. En l'état, le modèle est intenable : les contributions mensuelles atteignent environ 90 000 euros, mais les dépenses sont deux fois supérieures. «Ces chiffres sont ceux de n'importe quelle start-up. Sauf que nous n'avons pas d'actionnaires derrière nous. Notre défi est financier», poursuit la journaliste. L'objectif est d'augmenter la contribution mensuelle des socios, qui tourne autour de 5 euros.
Mais le défi est aussi éditorial. Le Média a surtout fait parler de lui pour une chronique sur la Syrie renvoyant dos à dos le régime d’Al-Assad et les rebelles, et pour une fausse information sur un blessé grave à la fac de Tolbiac. Lancelin a décidé de supprimer le JT quotidien qui consumait les forces de cette petite rédaction. Il est remplacé par «l’Autre 20 heures», avec des modules dans l’après-midi, des chroniques et une «séquence de brèves». Mais cette saison, le Média devrait surtout continuer à ressembler à une sorte de «Lancelin TV» : la journaliste y animera trois émissions.