Pour Tariq Ramadan, c'est une très mauvaise nouvelle en provenance de Suisse. Le théologien a été mis en examen pour «viol» et «contraintes sexuelles», il y a quelques jours, par la justice suisse, a annoncé à Libé, dimanche, Me Romain Jordan, l'un des deux avocats d'une plaignante.
Dans les semaines à venir, en octobre très vraisemblablement, le procureur chargé du dossier (il n'y a pas de juges d'instruction en Suisse) devrait se déplacer à Paris pour auditionner Ramadan, placé en détention provisoire depuis février. Souffrant d'une sclérose en plaques, le prédicateur, déjà sous le coup de deux mises en examen pour des faits similaires en France, est incarcéré à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes.
La mise en examen en Suisse du théologien fait suite à la plainte d’une femme déposée à Genève le 13 avril. Elle accuse le théologien de l’avoir violée et séquestrée dans un hôtel de la ville, en octobre 2008, en marge d’une de ses conférences.
« Le procureur et la police de Genève ont travaillé vite et bien, procédant à de nombreux actes de vérification et d'audition, déclare Me Jordan. Cette décision marque une avancée majeur de la procédure suisse et démontre le sérieux des accusations portées par ma cliente. »
Dans le volet français, le théologien doit être confronté une seconde fois, ce mardi, à la deuxième femme qui a porté plainte contre lui. Elle l'accuse de l'avoir violée le 9 octobre 2009 dans une chambre d'hôtel à Lyon. Des faits démentis par le théologien qui a admis, lors de l'enquête, un «jeu de séduction» .