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Libération
Corse

Rixe raciste dans une discothèque de Bastia : la préfecture ordonne sa fermeture temporaire

The "Moby Dada" leaves the harbor of Bastia during the inauguration of the new line between Nice and Bastia by the Moby Lines company on June 10, 2017. / AFP PHOTO / VALERY HACHE (AFP)
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publié le 23 septembre 2018 à 14h14

La préfecture de Haute-Corse a ordonné la fermeture temporaire d'une discothèque sur le port de Bastia où avaient éclaté il y a une semaine des violences à caractère raciste à l'encontre de joueurs de foot de couleur du club de Furiani-Agliani, a-t-on appris samedi. L'arrêté de fermeture administrative de la discothèque, Le Pulp, situé sur le port de Toga à Bastia, a été prononcé pour une durée de «quinze jours dans le cadre de l'application du Code de la santé publique», écrit vendredi dans un communiqué le préfet de Haute-Corse, Gérard Gavory.

Entre 50 et 80 assaillants

Le 15 septembre, une rixe «a débuté à l'intérieur de l'établissement avant de se poursuivre à l'extérieur», souligne la préfecture. Elle rappelle que l'établissement avait fait l'objet le 16 juillet 2018 d'un avertissement pour plusieurs rixes ainsi qu'un outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique. La boîte de nuit avait également déjà connu une fermeture administrative de huit jours, le 25 mai 2016, pour une rixe ayant impliqué des employés. En cas de non-respect de l'arrêté, «l'exploitant s'exposerait à deux mois d'emprisonnement et 3 750€ d'amende».

Vers 3h30 du matin dimanche, trois joueurs de couleur du club de football Furiani-Agliani (Nationale 2) avaient été «violemment pris à partie et avaient essuyé des insultes racistes», au cours d'une rixe impliquant entre «50 et 80 assaillants», avait rapporté la procureure de la République de Bastia Caroline Tharot. Un homme d'origine nord-africaine, dont on ignore s'il avait un lien avec les joueurs, avait également été blessé.

Un camion de CRS et un véhicule de police venus pour sécuriser les lieux à l’arrivée des pompiers avaient été dégradés.  Une dizaine d’individus avaient ensuite forcé le dispositif de police des urgences de l’hôpital de Bastia où étaient soignés les blessés afin d’en découdre, blessant deux policiers.

Aucne interpellation

Une information judiciaire pour «violences volontaires en réunion commises en raison de l'appartenance à une race» et sur «personnes dépositaires de l'autorité publique», ainsi que pour «destruction de biens d'utilité publique» et «participation à un attroupement armé» a été ouverte jeudi, a indiqué samedi à l'AFP Mme Tharot. «De nouveaux témoignages concordants de policiers et de personnes sur les lieux confirment que des insultes racistes ont été proférées», a-t-elle souligné. «Aucune personne n'a été interpellée, mais les investigations se poursuivent», a-t-elle ajouté.