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Libération
Compte-rendu

Philippe-Wauquiez à «l'Emission politique»: les deux droites étaient bien irréconciliables

Invité de «l'Emission politique», sur France 2, le Premier ministre a débattu avec le patron de LR qui fut son camarade de parti à l'UMP.
Edouard Philippe dans les coulisses de «l'Emission politique» de France 2 à Paris, jeudi soir. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 28 septembre 2018 à 6h18

S'il fut comme prévu glacial, le duel attendu n'a pas tenu ses promesses. Annoncé comme le clou du programme, le débat qui a opposé Laurent Wauquiez au Premier ministre Edouard Philippe, invité principal de l'Emission politique (France 2) - mettant aux prises deux droites, celle de Sarkozy et celle de Juppé pour le dire vite - n'a en rien été surprenant puisqu'il s'est concentré quasi exclusivement sur la question de l'immigration.

Dans un registre qui l’amène à parler comme Marine Le Pen ou un cadre du Rassemblement national (ex-FN) - ce qui a permis à Edouard Philippe de souligner à quel point leurs droites sont irréconciliables -, le patron de LR, les fiches remplies de chiffres, a martelé d’entrée que le niveau de l’immigration était devenu tout bonnement in-te-nable. Ce qui justifierait dès lors une remise cause généralisée du droit du sol et le vote de quotas d’immigration drastiques chaque année au Parlement.

Balayant ces deux options, le chef du gouvernement lui a rétorqué que, dans le monde réel, l'exercice du pouvoir était par nature plus complexe que des «formules simplistes». Et le Premier ministre de souligner que «comment?» lui paraissait, en l'espèce, une question plus pertinente que «combien?». Il a ensuite affirmé, comme à son habitude, mener une politique «équilibrée» - où la «fermeté» semble toutefois avoir le premier rôle. Pour la forme, on retiendra ce ping-pong, Edouard Philippe lançant à Laurent Wauquiez «vous avez un problème avec la vérité» et celui-ci ripostant d'un «et vous, vous avez un problème avec la réalité». Difficile d'imaginer qu'il n'y a pas si longtemps ces deux hommes étaient dans le même parti.

Lors d'un ultime échange sur les élections européennes à venir, le patron de LR, dénonçant un piège tendu par l'Elysée, a tenu à dire que le choix pour les Français ne se résume pas à «Emmanuel Macron où le chaos des extrêmes» - un refrain qu'a effectivement entonné le Premier ministre dans la foulée, résumant l'opposition dans ce scrutin entre ceux qui veulent faire une meilleure Europe et ceux qui veulent la défaire. Raillant Marine Le Pen qui veut «sauter de la voiture en marche» et pointant en Emmanuel Macron le représentant de l'Europe en échec, Laurent Wauquiez a revendiqué être lui aussi un «pro-européen», mais défenseur d'une Europe qui protège et, surtout, se protège.