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Libération

Rendez-vous chez l’ophtalmologue : plus longue sera l’attente

publié le 8 octobre 2018 à 20h56

Prendre sa myopie en patience. On le savait, il ne faut pas être pressé pour voir un ophtalmologue : la moitié des demandes de rendez-vous aboutissent à plus de 50 jours après, la moyenne étant de 80 jours, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress), publiée ce mardi. Cela ne va pas s’améliorer ; selon un autre travail, réalisé par la Cour des comptes, l’avenir est sombre.

Avec près de 60 % de la population équipée de lunettes ou de lentilles, les dépenses liées à ces soins sont en forte hausse. L'assurance maladie et le gouvernement ont lancé une mise en place d'offres de lunettes à «reste à charge zéro»dès 2020. Un projet séduisant. Mais comment faire sans ophtalmologue ? Car c'est l'autre caractéristique de ce domaine : l'accès aux soins est de plus en plus difficile.Les ophtalmologues sont très inégalement répartis sur le territoire.

Mauvaise répartition, mais aussi difficultés financières. «Près de 58 % des ophtalmologues exercent en secteur 2 (ou 1 à honoraires libres), avec un taux moyen de dépassement de 54,3 % en 2017, qui recouvre de fortes disparités selon les départements.» Ce qui fait dire à la Cour des comptes que «le prix constitue toujours un facteur de renoncement aux lunettes et aux lentilles». Pour la Cour des comptes, «la proposition d'offres de lunettes à reste à charge zéro va réduire la barrière financière à l'accès aux soins visuels, mais elle ne traite pas la principale difficulté d'accès : la rareté croissante de l'offre de soins ophtalmologiques.»

La Cour suggère de nouvelles règles de répartition des tâches entre les métiers d’ophtalmologiste, d’orthoptiste et d’opticiens.