De l'«amertume» et de la «colère». Mardi, ils étaient 50 000 manifestants - professeurs, retraités, étudiants, cheminots - à battre le pavé à Paris pour refuser la «casse sociale» du gouvernement, selon les organisateurs de cette journée de mobilisation interprofessionnelle (CGT, FO, Solidaires et les organisations de jeunesse). Soit plus du triple par rapport à la précédente manifestation, en juin, qui avait attiré, selon les syndicats, 15 000 personnes. Le cabinet Occurrence a compté, pour un collectif de médias, 21 500 personnes dans le cortège parisien. De son côté, la police a dénombré plusieurs dizaines de milliers de manifestants en France, dont 11 500 à Paris (contre 2 900 en juin), où le cortège a été émaillé par quelques affrontements entre une petite centaine d'individus et les forces de l'ordre.
Parmi les premiers du cortège parisien à débouler dans le XIVe arrondissement, des étudiants fâchés avec Parcoursup entonnent : «La sélection, c'est dégueulasse.» Leurs cris se mélangent avec les slogans anticapitalistes de militants du NPA. Autour du camion de SUD santé, les militants préviennent : «A ceux qui veulent casser le service public, la rue répond résistance.» De leur côté, les cheminots assurent, eux, vouloir aller de l'avant après l'échec de leur grève au printemps.
Les retraités sont également remontés. «On nous dit qu'on est privilégiés, mais les boîtes pour lesquelles on a bossé, elles n'ont pas été privilégiées aussi ? Et à elles, on ne demande pas de rendre l'argent…» assène Daniel, ancien postier de 73 ans.