Fin des hostilités sur le front social chez Air France. Direction et syndicats sont tombés d’accord, ce vendredi, sur une hausse générale de 4% des salaires, répartie sur 2018 et 2019. Ce dénouement met fin à 10 mois de tensions émaillés de plusieurs jours de grève - qui ont coûté 350 millions à l’entreprise.
Le nouveau directeur général d’Air France KLM nommé il y a un mois, Benjamin Smith, pourra donc inscrire cette sortie par le haut, à son actif, alors que son arrivée avait été quelque peu chahutée en raison de sa nationalité - il est canadien - et, surtout, de son niveau de salaire: 4,2 millions d’euros par an s’il remplit tous ses objectifs.
Comme souvent chez Air France, la sociologie syndicale en dit long sur les rapports de force au sein de la compagnie aérienne. Si la CFDT, l'UNSA et FO ont accepté de signer cet accord salarial, la CGT ne l'a pas paraphé, ni le principal syndicat de pilotes : le SNPL. «Nous n'avons pas de vision sur l'ensemble de l'accord que nous attendons», estime son président Philippe Evain. Les pilotes demandent, en effet, l'ouverture de discussions spécifiques à leur corporation, durant lesquelles ils pourraient demander une rallonge salariale supplémentaire de 6%. La nouvelle direction d'Air France ne serait visiblement pas du tout prête à accorder une augmentation aussi substantielle. En revanche, elle pourrait se fendre d'un petit supplément, en échange d'un effort de productivité des pilotes. En clair, qu'ils acceptent de faire plus d'heures de vol. Chez Air France la paix sociale est en marche, mais elle n'exclut pas encore quelques escarmouches.