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Assemblée nationale : au groupe Modem, Mignola succède à son «pote» Fesneau

Ce proche de François Bayrou remplace Marc Fesneau, nommé ministre des Relations avec le Parlement.
Patrick Mignola à l'Assemblée nationale, le 20 février. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 19 octobre 2018 à 17h10

Les vocations un temps contrariées ne le sont pas toujours définitivement. Pour preuve Patrick Mignola. Le jour même du remaniement, ce Savoyard succédait au Solognot Marc Fesneau à la tête du groupe Modem à l’Assemblée. Entre les deux hommes, une grande distance géographique mais une proximité générationnelle, puisqu’ils sont tous deux nés en 1971, et une grande complicité intellectuelle comme humaine. Sans surprise,  Mignola, jusqu’à présent premier vice-président du groupe, succède à Marc Fesneau, nommé ministre des Relations avec le Parlement.

En 1992, ce diplômé de Sciences-Po Paris devient, un an avant la fin de ses études, le président national du Mouvement des jeunes républicains (MJR), une des branches de Démocratie libérale, elle-même une des composantes de l’UDF. Patrick Mignola n’a alors qu’une ambition : se consacrer à la politique. Il participe à différents cabinets ministériels dont ceux de François Léotard et de François Bayrou dont il sera le chargé des fédérations à l’UDF jusqu’en 1998.

Dans le même temps, ce natif de Chambéry se fait élire maire de La Ravoire en 2001 puis devient vice-président du conseil général en 2002. Pour des raisons familiales, Patrick Mignola doit alors s’éloigner de la politique pour reprendre les rênes de l’entreprise fondée par son père : le groupe Mignola, une entreprise de revêtements de sol qui emploie près de 200 personnes.

Sa proximité avec François Bayrou ne l'empêche pas de tenir parfois tête au grand patron du Modem. En 2014, le parti centriste le désigne comme tête de liste pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le Modem, qui alors soutient ou participe à plusieurs listes de droite, ne veut pas en entendre parler dans cette région. L'oukaze a été lancée par François Bayrou en personne qui ne goûte guère la personnalité du leader LR, Laurent Wauquiez. Pourtant en 2015, conscient que l'unité est nécessaire pour reprendre la région au socialiste Jean-Jack Queyranne, Patrick Mignola décide de passer un accord avec Wauquiez. Quitte à faire grincer des dents au siège du Modem. Après la victoire de ce dernier, Patrick Mignola devient vice-président de la région en charge des transports. En juin 2017, il est élu député de la 4e circonscription de la Savoie sous l'étiquette LREM-Modem avec le plaisir de retrouver sur les bancs du Palais-Bourbon son «pote» Marc Fesneau. Un duo qui finit par incarner la nouvelle génération des centristes restés fidèles à Bayrou.